D'emblée, Samurai Champloo se laisse regarder en se disant qu'on voit un énième manga détroussé de son scénario, foutu aux oubliettes avec son cousin l'originalité. L'absence d'intrigue est ce qui porte le plus préjudice à la série. Les événements s'enchainent sans réelle logique si ce n'est de progresser dans une quête initiée à trois pour on ne sait quel motif dispensable. Cette aberration donne le redoutable sentiment de s'enfiler les épisodes pour rien, si ce n'est pour le rictus japonisant et la vague sensation de dépaysement apporté par quelques teintes de couleurs aguicheuses malheureusement trop peu nombreuses.
Puis on sent comme une brise de fraîcheur qui souffle sur cette série animée habitée par le démon. Et au fil des épisodes, on détecte une mise en scène parfois plus audacieuse, de l'habillage sonore aux transitions scéniques abruptes ou passant du coq à l'âne. Toutefois question originalité du design, on peut également repasser... Seuls quelques épisodes notables (l'épisode 9 notamment) apportent la contribution de graphistes davantage rompus à l'amour du style atypique.
En aparte, SC peut aussi réaliser des prouesses. Il peut ainsi appeler à la réflexion en posant des questions sociales graves sans jamais y paraître. Qu'elles le soient sous le couvert de la comédie ou du drame, elles servent de gouvernail de secours à une série qui sans cela tomberait bien vite dans l'oubli.
Avant tout louable pour sa caricature des codes de l'animation japonaise et pour la collusion (ou la collision ?) des cultures asiatiques et occidentales, Samurai Champloo doit aussi s'apprécier pour ce qu'elle est : une série comique à l'humour potache et au déroulement foutraque.