Attiré par l'esthétique bigarrée, la notoriété de la série et le nom pour le moins particulier de la chose, je me suis attaqué en deux jours à la série Samuraï champloo. Au final j'en retire une impression contrastée qui n'est pas toujours à l'avantage de la série.
Dès le premier épisode le ton est donné, l'anime se place sous le cadre d'un shonen remplit de scènes d'actions et de protagonistes exubérants, tel que ses deux personnages principaux Mugen et Jin qui se placent comme les deux piliers de la narration. Mais au delà de cette violence simpliste, il nous est donné de percevoir que l’oeuvre porte un peu plus loin que la simple quête de combattants solitaires dans un univers traditionnel japonais. En effet l'histoire se déroule dans une époque réelle l'ère d'Edo durant laquelle la culture japonaise a connu de grandes perturbations. L'on se dit alors que l'on va être confronté à toutes les conséquences de ces bouleversements, surtout quand est lancé la très vague quête de « retrouver le samouraï qui sent le tournesol » par le personnage féminin dispensable mais indispensable de l'histoire Fuu.
A partir de là tout semble bien partis, un univers riche, une histoire bien lancée qui semble vouloir nous amener aux confins du japon ainsi qu'une esthétique et une ambiance toute particulière, avec des musiques rap hiphop qui dénotent avec l'ambiance nippone ce qui ajoute un côté assez rafraîchissant à l'histoire.
Mais très vite l'on commence à déchanter, en effet le scénario principal, la fameuse quête du sunflower samouraï disparaît bien vite au profit de mini intrigues qui s'étalent sur un ou deux épisodes et qui n'apportent assez souvent rien à l'histoire. Que ce soit une lutte de yakuza, ou un prétendu démon hantant les montagnes ces petites scénettes sont souvent très pauvres car n'apportant aucune densité ni à l'univers ni aux personnages et l'on s'installe don vite dans une routine très monotone < héros arrivent affamé dans une ville, cherche argent pour manger, tombe sur le problème local, règle le problème local, s'en vont se faire voir ailleurs >
Alors certes ces micros histoires introduisent des éléments typiques de l'ère Edo dans l'histoire, l'ingérence des occidentaux sur le Japon, par leur commerce d'armes ou leur volontés de conquêtes.
L'évangélisation d'une partie de la population japonaise réprimée par le gouvernement, ou encore les bordels ou les luttes de yakuza.
Oui, mais ces sujets sont traités de manières si superficielles qu'on finit vite par s'en désintéresser pour se demander « quand est ce que cela va t'il bien avancer ? » Ou encore « le scénariste était en arrêt maladie ce jour là ? » Et ce ne sont pas les quelques prouesses martiales ( finalement assez peu marquante dans la série ) qui vont venir rehausser le tableau, en effet les combats la plupart du temps se limitent à deux coups de katanas qui viennent transpercer un personnage secondaire, fin du combat, rien de très glorieux en sommes.
Et c'est sans doute cela qui plombe terriblement cet animé, ce problème de rythme, cette histoire gâche presque constamment son potentiel par un humour tape à l'oeil et répétitif ( On se lasse vite de les voir mourir de faims à chaque épisode. ) ainsi que des relations entres les personnages qui sont assez stagnantes et ou les révélations se compte pour chacun sur les doigts d'une main.
Mais pourtant, et c'est à la fois le plus triste et le plus merveilleux, c'est que cet animé a de la grandeur parfois. Après des épisodes extrêmement dispensables ( celui avec les zombies mérite la palme d'or d'épisode le plus nul. ) le scénariste semble se rappeler qu'il y avait un scénario à l'origine et se transcende pour nous pondre de très belles scènes d'animations et des antagonistes de qualités qui apportent une réelle dimension à l'histoire, mais que cela est rare !
Sur cet animé de 26 épisodes ( dont un récapitulatif, ce qui est et restera une pratique honteuse ) il doit y en avoir 6 qui ont un rapport réel avec le scénario et chacun des six épisodes est très réussi et apporte un vrai souffle à l'histoire. Mais même cela ne suffit pas finalement même après la fin il reste beaucoup de zones d'ombres qui auraient avantageusement comblés toutes les péripéties intermédiaires.
Pour ses personnages mémorables et sa grandeur latente, Samuraï Champloo est un animé qui vaut le détour, doté d'une belle esthétique, remplit d'une ambiance toute particulière grâce à son contraste musique/époque, cette aventure qui couvre le champ d'une période riche en événement aurait gagné à se débarrasser de son parti pris facile de sous intrigues passe partout pour mieux travailler son histoire tout en tirant mieux parti de l'histoire.
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