Mirrai nikki est un anime à la fois très conventionnel et novateur. Conventionnel dans ses personnages qui respectent bien la plupart des clichés japonais, cliché dans son esthétique passe partout et dans son univers de Japon actuel. Mais c'est un animé complètement fou dans le sens ou il développe une logique ubuesque qu'il poussera et usera de bout en bout de ses 26 épisodes, accrochez bien vos ceintures,l'action de Mirrai nikki décolle vite et ne retombe jamais.
Après une rapide introduction sur le personnage principal de Yukiteru, adolescent looser et associal au possible l'anime commence déjà à prendre de l'altitude, en effet pour se soulager de sa solitude Yuki s'est inventé une dimension fictive ou il discute avec rien de moins que... Dieu.
Adhérez à ce speech et votre âme est déjà perdue, car toute la splendeur de Mirrai nikki va venir de ce côté décalé typiquement nippon, car dieu qui au final n'est pas aussi irréel que le croyait notre pauvre garçon est en effet... mourant (logique) et propose donc un survival game à la battle royale à 12 personnes afin de choisir son successeur, et pour pimenter un peu la chose, le bougre offre à chacun des 12 un « carnet » capable de lire l'avenir d'une manière particulière.
Vous qui lisez ceci abandonnez tout espo.. toute logique car vous allez maintenant passer d'incohérence en incohérence à un rythme défiant l'imagination. Chaque personnage est en effet une caricature en lui même, psychopathes, associaux et autres erreurs de la nature aux caractères déments et rocambolesque vont ainsi se succéder dans l'espoir de se débarrasser les uns des autres pour le plus grand plaisir des yeux et la désespérance du cerveau. En effet il faut avant tout ne pas essayer de chercher trop loin la compréhension dans Mirrai nikki, tout animé mentionnant en général le destin et la temporalité faisant une croix plus ou moins grande sur celle ci. Mirrai nikki est avant tout un animé qui se dévore à cause de son intrigue à révélations multiples et à ses exagérations souvent grotesques mais parfois... sublimes. Voilà donc l'un des gros points forts de l'animé, un rythme diabolique qui saura vous tenir en haleine de long en long.
Le second point fort, c'est l’exagération, en effet que chacun des 12 élus ait sans aucun doute derrière lui un très long suivi psychologique permet de donner une certaines ampleur à l’histoire. Loin des antagonistes passes partout, la plupart des personnages croisé dans l'animé ont de la gueule qu'ils soient charismatiques, malsains, passionnés ou tout simplement ridicules, tous ont une histoire qui saura les rendre vivants au yeux des spectateurs.
Mais mirrai nikki, c'est un animé que l'on aime encore et toujours pour l'attachement que l'on développe envers le deux personnages principaux, celui ci est long et fastidieux à venir tant leurs personnalités respectives sont lourdingues et pleines de répétitions, mais pourtant et sans que la logique parvienne encore à y trouver son compte on finit par trouver charmant cette larve en repentir et sa compagne psychopathe qui saura vous laisser autant de sueurs froides que de frémissement d'excitation.
Mais ce tableau est loin d'être parfait, même si le parti pris extrémiste du scénario a son charme désuet, il faut reconnaître que l'absence de logique fausse un peu le tout. Mirrai nikki est d'abord et avant tout un animé dont on aime se moquer. Moquer le manque de crédibilité des situations ( une attaque terroriste dans un collège de Tokyo... What ? ), et encore et surtout le côté misérabiliste pitoyable et un peu forcé de Yukiteru qui met un temps fou à se dire qu'agir de manière intelligente une fois dans sa vie pourrait lui éviter bien des problèmes. On pourra aussi se plaindre des scénarios qui passent parfois un peu vite, ou de la logique des pouvoirs des carnets qui n'est pas très bien respecté ( Celui de Yuki surpasse assez souvent ses limitations ), voir encore d'une finalité de l'intrigue assez peu claire.
Regarder Mirrai nikki c'est un peu comme faire du vélo, ça pencherait franchement si ça n'allait pas vite, mais la vitesse du déroulement du scénario « lisse » la plupart de ces défauts qui seront bien vite oublié entre deux tirades sur la finalité de l'existence et trois gerbes de sang bien gore.
A noter que l'animé possède une belle ost qui retransmet très bien les divers moments de l'intrigue, tristesse, action, folie la musique s'insère toujours particulièrement bien même si les mêmes thèmes sont utilisé de manière récurrentes. Bref elle est pertinente et c'est une chose que l'on ne peux que l'apprécier.
Au final l'on pourrait dire que regarder Mirrai nikki reviendrait à regarder une comédie de Molière, l'analyse du scénario est stupide, mais le surjeu, l’exagération et la vitesse ne laissent pas lieu d'être à cette contradiction, et l'on finit par rire, s'émouvoir et trembler comme cette sale loque de Yukiteru.