Ummagumma!
Les 4 membres de PF sont réunis autour d'un feu en pleine cambrousse, à fumer des pétards. Richard Wright (claviers), les yeux rougis: Les mecs... J'ai une idée qui me vient la... si on faisait de la...
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le 18 janv. 2016
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Syd Barrett devenu ingérable pour les raisons que l’on sait, David Gilmour arrive pour l’épauler puis, l'état mental de Syd ne s'arrangeant pas, finit par le remplacer définitivement. En 1968 Pink Floyd sort un "A Saucerful of secrets" en demi-teinte puis la B.O du film "More", musique de film plutôt réussie mais qui malgré tout reste une bande son et enfin ce disque "Ummagumma" en 1969. Pink Floyd tâtonne encore. Il ne trouvera réellement sa (nouvelle) voie qu'avec "Atom heart mother", "Meddle" et bien sûr "Dark side of the moon" (auxquels on peut rajouter l'excellent " live à Pompéi" mais qui reste d'abord un documentaire avant d'être un album).
Revenons à "Ummagumma" : je n’ai jamais très bien compris quelle était la raison de ce double album avec un disque live et un disque studio expérimental, les deux disques étant très différents.
Disons-le tout de suite je n'aime d'ailleurs pas trop cet enregistrement studio, chaque musicien y allant de sa petite pièce musicale sans beaucoup d'intérêt il faut bien le dire, parfois même un peu pénible.
Mettre ces expérimentations avec un enregistrement public est une erreur de casting fort dommageable. Quasiment une faute professionnelle.
D’ailleurs Waters n'a jamais caché qu'avec le recul ce disque studio était une erreur, un raté dans la discographie de Pink Floyd, le groupe n'ayant d'ailleurs pas trop apprécié le résultat final.
Selon moi seul surnage "The narrow way" le morceau composé par David Gilmour qui s’avère un vrai titre, tenant à peu près la route sans être époustouflant ; et non un bidouillage expérimental sans ligne directrice, de la masturbation intellectuelle avant-gardistes assez pénible comme le crieront les détracteurs !! Ce qui n'est d'ailleurs pas totalement faux même si certains apprécieront cette tentative de faire quelque chose de différent, de sortir des sentiers battus du pop/rock "classique".
Mais je reste avec la désagréable impression que les musiciens jouent avant tout pour eux, se font plaisir en faisant leur petite cuisine musicale, recette que le public ne comprendra pas forcément.
Passons...
J’ai donc décidé de ne pas m’éterniser afin de m’attarder plus longuement sur le disque live enregistré en avril et mai 1969 et dont les quatre morceaux, sans doute les plus psychédéliques de la période 1967/69 du Floyd, s’avèrent non seulement plus intéressants mais au final un voyage musical assez unique, que je considère volontiers comme l'un des sommets du rock psychédélique. Quatre titres d'anthologie, enregistrés ici dans des versions allongées, souvent plus expérimentales et ambitieuses que les originaux studio et qui resteront à jamais dans l'Histoire du rock même si ce n'est pas ce que Pink Floyd a fait de plus connu ; car l'ensemble captive et dégage une ambiance unique, une expérience auditive et pose définitivement les bases du ROCK psychédélique et non plus de la pop psychédélique "gentillette" qui avait fait son apparition depuis les années 66-67. On peut volontiers qualifier Ummagumma (live) d'apogée, d'apothéose du rock psychédélique des sixties.
"Ummagumma" est aussi un album charnière avant la sortie de disques plus "pop", planants, atmosphériques ou symphoniques (mais qui garderont souvent une ambition qui fera la force du groupe). Ce live clôture la période Barrett en quelque sorte, Syd Barrett dont l'ombre plane encore sur ces quatre morceaux live qui rappellent encore avec insistance les premiers concerts du groupe donnés au U.F.O, mythique salle londonienne.
Ecouter cet enregistrement public c'est entrer et explorer une nouvelle dimension musicale...
« Astronomy domine », écrit par Barrett, tiré du premier album et qui débute ce live, reste ma préférée même si c'est assurément le morceau le moins aventureux. Ce titre a quelque chose d’hypnotique, de galactique, de mystérieux. Avec une voix venue d'un autre monde qui rappelle que Pink Floyd est le premier groupe rock à avoir exploré un univers musical qu'on peut qualifier de cosmique.
Et si les extra-terrestres existent alors c'est ce morceau qu'il faut envoyer dans l'espace pour prendre contact avec eux !
Une pop psychédélique qui se transforme "sur scène" en rock psychédélique spatial.
Et comme tous les morceaux de ce live la voix n'est là que pour accompagner la musique même si sur ce titre les choeurs "hallucinés" donnent une dimension qui colle parfaitement à l'instrumentalisation. Le morceau par excellence d'un "space rock" psychédélique.
« Careful with that axe, Eugene » est assez différent qui alterne passages planants et violents. Cela monte progressivement en puissance, emmené par un clavier mi-reposant mi-angoissant jusqu'au hurlement effrayant, terrifiant et légendaire de Waters qui débouche sur quelques minutes où progressif et psychédélique se mélangent dans une furie magistrale puis c'est la descente magique vers des horizons plus apaisants...
Mais sur ce titre quasi instrumental on est déjà dans les contrées plus planantes du Floyd.
Ce morceau sorti seulement en 45 Tours en 1968 demeure un grand classique scénique de Pink Floyd.
Vous avez bien accroché votre ceinture ? Le voyage continue avec "Set the control of the heart of the sun" qui est assurément le plus "flippant" des quatre titres avec le clavier hypnotique de Wright et la batterie désarticulée de Mason, la voix quasi murmurée ; encore un titre époustouflant, avec l'impression d'être parfois en apesanteur dans l'espace et où les passages calmes ont une ambiance inquiétante, bonifié par rapport à la version de l’album, en l'occurrence le second, « A saucerful of secrets » ; on navigue dans un psychédélisme plus traditionnel que pour "Astronomy domine" qui garde, malgré ses digressions une structure pop, désarticulée certes mais pop à la base, alors que "Set the control" s'affranchit totalement des structures classiques pour se tourner vers l'exploration musicale.
"A Saucerful of secrets", lui aussi est tiré de l’album éponyme, et là encore Pink Floyd propose un morceau quasi instrumental où le groupe accentue le côté rock psychédélique mais davantage expérimental, enlevé de toute substance pop dans sa première partie puis planante dans la seconde. On est déjà presque dans ce qu’on pourrait appeler du rock progressif, tant dans les variations musicales proposées que pour les différences ambiances abordées.
Et on comprend mieux pourquoi le principal groupe de post hardcore / sludge metal, Neurosis, cite volontiers le Pink Floyd de cette époque comme influence majeure.
Ce live est un univers à lui tout seul, un témoignage d'une époque révolue.
Une explosion. Une exploration sonore unique, une expérimentation auditive inoubliable, un cataclysme, accentué par un son qui laisse filtrer le côté mystérieux et inquiétant de l'oeuvre, presque ésotérique.
Une invitation à un voyage sidéral, inter-galactique, cosmique.
Un disque qui hypnotise et envoûte littéralement l'auditeur pour ne plus le lâcher.
Au final une atmosphère à la fois psychédélique (beaucoup) progressive (un peu) planante (parfois), expérimentale (évidemment)...que personne n'arrivera jamais à égaler, mis à part peut-être Hawkwind par séquence au début des 70, mais dans un registre un peu différent.
Ummagumma reste donc l'un plus des grands albums enregistrés en public de l'histoire du Rock et je le considère comme l'un des sommets incontournables de la formation.
Car Pink Floyd navigue déjà à cette époque - et surtout à cette époque - dans un autre monde.
Explications sur ma note : 10/10 pour l'album live auquel j'enlève 2 points pour le "naufrage" de l'album studio soit 8/10
Article initialement paru sur Rock In Progress, webzine qui propose des chroniques jazz, blues, rock progressif, psychédélique, blues rock, folk, pop, rock, punk, hard, métal, garage...
http://rock-in-progress.blogspot.com/
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le 26 avr. 2021
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