Undeniable par Bobby_Milk
AZ c'est le rappeur qu'on apprécie tous entendre lorsqu'il lâche un couplet sur tel ou tel opus en tant que featuring. Son grain de voix smooth imparable, son flow amical et entraînant fait jubiler les oreilles des 'Hip Hopers' depuis bien longtemps; débutant par ses célèbres prestations sur le Illmatic en passant par le mythique remix de "Lady" de D'Angelo, ou par le fameux projet The Firm et d'autres encore. Avec plus de 15 ans dans le circuit ses collaborations sur d'autres albums ont tout de même plutôt été minime, une énergie qu'il a préservé pour consolider sa discographie personnelle avec au jour d'aujourd'hui 6 albums à son actif... enfin 7 désormais puisque vient de sortir récemment Undeniable.
Malgré cette envie perpétuelle, surmonté d'un parcours non négligeable, on constate avec regret qu'il manque trop souvent dans ces derniers disques ce petit quelque chose qui pourrait nous procurer autant de sensation que par le passé. Du rap de mafioso toujours de qualité, les mêmes narrations alléchantes à écouter, son goût prononcé pour le bon vin avec un cigare cubain n'a pas non plus changé depuis Do Or Die, comme le démontre la pochette de ce nouveau solo, seul ses choix de productions diffèrent réellement, sentant beaucoup moins le côté obscure, le côté mafieux des rues de la Big Apple, préférant semble-t-il s'orienter et mêler principalement ses textes dans un ensemble à la teinte plus soulful. "The Game Don't Stop" avec son harmonieuse boucle de piano, illustre parfaitement ce nouveau schéma choisi par AZ. Après avoir bien contribuer au dernier Big Noyd, Lil' Fame revient ici collaborer avec son acolyte de Brooklyn en lui fournissant des instrus diverses; ensoleillé pour cette dernière, ou avec un style à la Neptunes sur le surprenant, pour ne pas dire trop décalé, "A. Game".
Le changement dont on parlait n'est qu'un léger détail qui n'aura absolument aucun effet choquant dans la mesure ou cela colle parfaitement au personnage, à son style et à l'énergie chaleureuse qu'il dégage en permanence à travers ses lignes. Les titres qui tirent leur épingle du jeu sont peu nombreux tellement l'album baigne dans une homogénéité presque déconcertante, mais ses réflexions sur sa vie dans "Fire", "Now I Know" toute deux excellemment bien produites par le producteur de Virginie Nottz, "Dead End" avec son esprit 70′s à la Jackson 5 ou encore le chaleureux et jazzy "What Would You Do" feront un passage remarqué dans votre lecteur. Sans compter le duo de choc avec Styles P pour un "The Hardest" produit par Large Pro si efficace qu'on le retrouve sur les deux albums des protagonistes.
Autre point qui pourrait rebuter encore certains septiques c'est le côté un peu plus 'commercial' de certaines pistes avec des refrains chantés typés r&b comme on peut entendre sur "Life On The Line", "Go Getta" avec Ray J ou même "Undeniable" produit par The Bad Parts qui fait penser à une track calibré pour Jay-Z. Mais même avec ça difficile de le lui reprocher ou d'y trouver des morceaux totalement futiles, AZ ne semble pas briller de tout feu bien qu'il continue de manier l'art la rime à son aise ("Superstar"), mais arrive à s'adapter et à sortir un ensemble vraiment mélodieux, idéal pour 'chiller en pleine été, pour flirter, mater la gente féminine qui sort les décolletés ("Parking Lot Pimpin'").