Dans Undir Köldum Norðurljósum (trad. sous les froides aurores boréales), quatrième album de Kælan Mikla, ça souffle toujours le froid et la nuit reste toujours polaire. Et noir à son entrée avec "Svört Augu", titre servi par une profondeur de champ sonore d'une basse menaçante menée par les doigts de Margrét Rósa, sous un synthétiseur filandreux émettant des raclements de bel effet.
On ressent toujours dans des sons l'influence de The Cure de la première moitié des années 1980, ici et là, comme au début de "Sólstöður", chanson emplie de cris infantiles qu'enveloppe le tissage sonore de Sólveig Matthildur derrière son clavier, bien que les jeunes moires venues du froid arrivent progressivement à s'en émanciper ne laissant que des bribes au fil du temps. L'album, dont l'emballage est joliment illustré par Førtifem, se veut plus aérien, dominé par des morceaux plus éthérées. Le chant de Laufey Soffía se mêle parfois avec celui de la claviériste, malgré les différences de voix, dans certains moments dans des effets vocaux où l'on pourrait les confondre souvent.
C'est vers la fin du disque que les Islandaises émerveillent le mieux, sur les trois derniers titres précisément : "Óskasteinar" par sa flûte féérique intrigante et son violoncelle mélancolique, le très électrique "Hvítir Sandar" par la fulgurance d'une guitare réverbérée et la ballade finale, "Saman", par sa surprenante et émouvante tranquillité.