Il y a du Michel que j’aime, et du Michel que j’aime pas dans cet album. Le Michel qui fait sa pleureuse, (qui me fatigue), et le Michel qui sait mettre des épices dans sa variété française, (que j’écoute, sans être fan absolu). Cet opus là, a les tics et clichés de ces années 80. Un peu melting pot de rythmes, on pioche un peu partout, on arrange le tout, on met un texte grave dessus. Des musiciens pro, se sont mis au service du crooner, ils font leur boulot, c’est tout. Aucune surprise à attendre, c’est du Michel. Le son du Fairlight a vieillit comme les années 80, comme l’Emulator. Un son à la mode, qu’on a utilisé pour son aspect futuriste, je suppose, mais qui fait surtout son à la mode d’antan. Les synthés utilisés pour appuyer le côté « pleureur », triste de l’album, plombe en effet l’ambiance. Chanson française oblige, les paroles sont plus importantes que le reste. Il y a bien sûr, la surprise du chef. Le tube, Boîte De Jazz, qui n’est pas jazz, mais qui swingue bien. Le reste de l’album, est loin de bouger comme ce morceau. Le prendre comme étant LE morceau représentatif, se serait une erreur.
On a le Michel qui s’amuse à ralentir le tempo, et à faire son nostalgique dessus, en traînant sur chaque mot, pour que se soit encore plus triste ; ça donne : Nos Deux Noms. Ou : Les Lignes Téléphoniques, (Arrêtez, je vais chialer !). Il a un problème avec le temps qui passe, ce gars, et ça lui donne un sacré mouron, des chansons grises, nuageuses, nostalgiques. Trop sensible vieux ! Le Cœur D’un Enfant, Toutes Ces choses. (Bon, je vais me suicider. C’est ça que tu veux ?)
Comme pour nous sortir du gouffre, il ajoute deux ou trois ballades genre pop. Les Traces Derrière Nous. Pas mal. Quand il accélère un petit peu le tempo, et que les musiciens derrière, résistent à la dépression, ça le fait. On oublie toutes les fioritures dans les arrangements. Le rythme, y’a que ça de vrai. Je passe sur le tube Boîte de Jazz, que j’ai écouté comme tout le monde, que j’ai toujours trouvé sympa, comme beaucoup, mais sans plus. J’ai l’impression que ça ne décolle jamais cet album. On va dire que c’est du Jonasz, c’est normal.
Donc beaucoup de travail d’arrangements, pour des mélodies filiformes. Un peu de swing, pas vraiment jazz, un peu variété, un peu latin, (La Bossa), un peu funky ? (La FM Qui S’est Spécialisée Funky), un peu de variété-soul, hommage à (Ray Charles). C’est un peu la variété française qui se cherche et qui pioche un peu partout. Faîte par d’excellents musiciens de studio. Chacun amène sa pierre, sagement, ensuite le lead vocal a ajouté sa voix dessus, sans chercher plus loin. Ça fonctionne ? Donc c’est bon. La chanson française qui se métisse en apparence, mais reste standard en réalité, éclectique dans la forme seulement, la chanson à texte nostalgique. Tout est en place, mais rien ne me fait sauter au plafond. Univers visible, sensible, et prévisible, avec la caution pop. Heureusement, les rythmes même jouées au ralentis, et sortis de leur contexte, (pop, funk, bossa, solo de rock par là,) donnent un peu de peps à tout ça. Heureusement, sinon je m’endormais. La ménagère de moins de cinquante ans va être contente. Un album rien que pour elle, qui lui sert son lot de chansons mélo, mélancolico, pour pleurer sur cette foutue vie de m….., et le temps qui passe.
Déjà que sa mélancolie m’ennuie, il aggrave son cas en la déclinant sur tous les tableaux.