Il y a douze ans de cela (oh merde, le coup de vieux) j'achetais mon premier album d'Ayreon sur les recommandations d'un magazine que je lisais religieusement chaque mois.
En insérant la galette dans le lecteur CD je ne m'imaginais pas que quelques minutes plus tard j'allais partir pour un voyage spatio-temporel qui, à l'arrivée, m'obligerait à aller chercher ma mâchoire et ma sanité sur le parquet froid de ma chambre d'ado. J'avais quinze ans et je vivais un truc.


Les années passent, les goûts changent, les guitares saturées ne me faisant plus vibrer l'album est remisé dans la boîte "reliques d'ado" et on ne parle plus d'Ayreon - si ce n'est pour écouter une fois tous les quatre ans quelques morceaux de Into the Electric Castle, excellent opus mais peut-être plus abordable que le petit frère.
Ayreon c'était devenu un truc un peu kitsch que j'écoutais quand j'étais une jeune pousse qui pensait être un peu rebelle dans ses goûts musicaux. Ça n'était plus du tout ma came, pensais-je, mais qu'à cela ne tienne : je lance la bête à deux têtes.


Plot twist : Madeleine de Proust dans.ma.gueule.


La première partie de Universal Migrator nous balade des colonies poussiéreuses de Mars jusqu'au début de l'humanité avec le tout premier Homme sur Terre. Voix froides et métalliques, nappes de synthé, l'atmosphère est lourde et mélancolique. Odeur de fin du monde. Le voyage est entamé, je suis dans la capsule du Dream Sequencer, les époques filent dans mon esprit.


Puis cette entrée en matière laisse la place à la deuxième partie et là, c'est la folie furieuse. Une Part.II dont je n'avais gardé aucun souvenir, chose qui me paraît relever complètement de la science-fiction (sic) maintenant que je me le reprends en pleine face. Mes doigts se transforment en autant de mini-supernovas et pianotent en rythme sur la table, la béatitude s'installe et je n'ai plus qu'une envie : rejoindre le sieur Lucassen dans sa dimension, sa galaxie, partir à des milliers d'années lumières d'ici.


Voilà, c'est ça Ayreon. De la passion, de la générosité musicale (il faut voir toute la liste de guest de folie encore une fois), des émotions qu'on ne pensait pas trouver là.


De la puissance cosmique.

tortuesolaire
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le 17 mai 2016

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