Björk brasse de l'air
Avant même d'écouter ce disque je savais à quoi m'attendre. Cela fait depuis Medúlla en 2004 que Björk semble se complaire dans une sorte de musique imprécise et aléatoire. Difficile de comprendre où...
le 28 nov. 2017
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Avant même d'écouter ce disque je savais à quoi m'attendre. Cela fait depuis Medúlla en 2004 que Björk semble se complaire dans une sorte de musique imprécise et aléatoire. Difficile de comprendre où elle veut en venir, mais de toute manière on l'a déjà perdue en chemin depuis un moment. Mais pourquoi continuer à s'acharner alors ? Pourquoi sauter sur chaque nouvelle sortie de l'Islandaise, si elle nous renvoie mortellement dans la même déception de plus en plus prévisible ?
Mais bon sang, réécoutez-moi ses premiers disques. Il est facile de comprendre ce qui faisait leur force: le chant ! Björk possède une voix de déesse, et elle sait s'en servir par une écriture des morceaux toujours plus surprenante, ce qui crée des disques d'une variété savoureuse.
Je vous demande à vous divinités de l'Olympe: où est passé ce chant qui prend aux tripes ?
Encore une fois, sur Utopia, Björk semble s'être désintéressée de la composition d'un chant réellement mémorable et ne se complaît, semble-t-il, que dans la diction de paroles reposant sur des mélodies vocales plates, plates, plates, infiniment prévisibles. On a vraiment la sensation que la chanteuse improvise au micro. Et le résultat lui satisfait. Moi et mes tendances narcoleptiques un peu moins.
Mais vous me direz, Björk ce n'est pas que du chant, il y a aussi un travail de production au sein de la composition tout à fait singulier. La patronne sait manier les genres pour élever ses morceaux et les sortir du lot. Trip hop, downtempo, dance-pop, alternative dance, ambient pop, musique de chambre... Sa discographie recèle une palette généreuse, qui évolue sur tous les albums, tout en conservant une patte caractéristique.
Et pour l'aider cette fois encore, l'Islandaise a invoqué la Vénézuélienne Arca. Une artiste qui a fait parler d'elle cette année avec son album homonyme, à la pochette aussi laide que fascinante, qui pulvérise tous les critères à cocher pour être nommé "Meilleur nouvel album" sur Pitchfork. Arca barbouille le disque de sonorités tirées d'aérophones, de gazouillis d'oiseaux, et de bidouillages électroniques glitch. Moi j'adore les bidouillages électroniques ! Ça rajoute souvent de l'organisme et de la densité à un morceau, confirmez cela chez Future Sound of London ou Boards of Canada, pour ne citer que mes big boss favoris. Verdict: Y a-t-il de l'organisme ? Oh oui, de partout, ça grouille, ça batifole, ça flottille. La musique semble vivante, et chercher à survivre. De la densité ? Voilà où ça coince. C'est bien beau de balancer des gloubi-boulga de partout, si c'est pour reposer sur du vide. Il en résulte une atmosphère aléatoire et insipide, deux défauts qui ont tendance à se conjuguer pour le pire.
C'est bien simple: je n'ai pas retenu une mélodie, une ambiance, ou même un gloubi-boulga de l'album. J'insiste sur le plus grave pour moi: l'absence d'ambiance. C'est impardonnable quand on se pare de clips aussi beaux et dépaysant d'y associer une musique creuse qui ne représente rien de par son inconsistance.
Et ça dure 72 minutes.
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le 28 nov. 2017
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