Je ne connais pas ce gratteux quand j'écoute cet album mais dès l'entame je comprend que j'ai affaire à du lourd.Si je n'avais pas la pochette sous le pif j'aurais pensé à Sylvain Luc. Mazette !
Le premier titre entérine la virtuosité acoustique d'UW et la valeur de ses acolytes. Ce beau "Vagabond" avec sa couleur orientale nous entraîne et nous promet de beaux voyages. Le morceau s'arrête. Le suivant démarre ! La voix, quelle voix, d'une pureté immense. Juste "Message in a bottle" et on est scotché, littéralement envoûté. A l'égale d'une Kate Bush (le graal des chanteuses ?! au moins pour moi) Youn Sun Nah nous happe dans son monde. Juste trois mots, pardon quatre : "Message in a bottle". L'arpège si particulier, étrange et beau d'UW suit. Alors les cordes vocales et métalliques se mêlent. Cet arrangement que j'eus la chance d'apprendre et de jouer en trio est splendide et encore magnifié sur la fin par les arabesques si fines et si précises d'N'Guyen Lè autre grand maître de la six cordes électrifiée. Il est tellement différent de l'original et pourtant si proche.
Je sors de ma rêverie alors que le morceau suivant est déjà lancé.
Le voyage continue départ de Bretagne avec le tout jeune accordéoniste Vincent Peirani qui rejoint la bande et fait s'envoler un peu plus le quartet grâce à son lyrisme maitrisé.
Les morceaux s'égrènent idem les destinations et les gammes. Passage à Baghdad, détour au Japon, en Afrique du Nord (Praying), Brésil (Chorinho). On est baladé avec bonheur dans cet univers sonore. C'est classe, si propre. Mais j'attends, j'attends. Où est-elle ? Il me manque maintenant la voix de Youn Sun Nah. Je l'attendrai en vain jusqu'à la fin de l'album et réussirai à peine à me consoler avec le triste et lent ou nostalgique ou mélanco "Encore" de Keith Jarett.