Etape 1 : Oublier de quel film il s'agit.
Je l'écoute actuellement. L'album va et continue vers son dénouement et il se trouve que j'ai soudainement une envie conjuguée d'écrire une critique et de partager mon engouement pour cette partition aussi détonante qu’envoûtante.
Déjà, j'suis fan d'Alan Silvestri. Là on est en 2004. Alan voit petit à petit les Grands d'un âge d'or de la composition orchestrale filmique disparaître autour de lui. D'abord Jerry Goldsmith, puis deux ans plus tard, Basil Poledouris. Il est un des derniers piliers, et c'est comme s'il donnait en fanfare tout ce qu'il a dans les tripes pour tenter d'illustrer ce film.
Et il va bien au delà. Bien plus que de servir les images de Stephen Sommers, il compose un album qui est un condensé magistral et poignant de son art, où l'on retrouve à la fois une touche guerrière d'une puissance à jamais inégalée de sa composition pour Predator et un zeste de ses envolées magnifiques pour Retour vers le Futur, pour un tout un peu en deçà de ceux-ci, mais réellement sublime, dénotant ironiquement sur la bassesse du film qu'il accompagne. Et c'est bien ça qui reste juste génial, se laisser entraîner par un album avec un plaisir certain, une écoute réellement agréable et jouissive sans penser une seconde à son objectif premier. Un album symphonique à part entière, offrant une composition instrumentale de haut niveau, ne s'écoutant pas pour le simple plaisir de repenser à telle ou telle scène, tellement loin des "t-t-t-t-t-t POUUWWW p-p-p-p-p ONNWW ♫" actuels...
La dernière grande BO d'Alan Silvestri, avant qu'il ne doive entrer dans une nouvelle ère, faisant partie, avec des types comme John Williams ou James Horner, d'un petit groupe d'irréductibles, résistant tant bien que mal à l'imposante loi des musiques du blockbuster actuel, livrant des scores parfois très vite oubliés (G.I. Joe), parfois plaisamment marqués de sa patte presque timide (Captain America, Avengers) ou bien carrément détonnant de nostalgie d'un sens musical retrouvé (le récent The Croods), mais toujours très loin de ses merveilles d'antan (Predator, Retour vers le Futur, Forest Gump) dont ce Van Helsing reste le dernier vrai représentant.