Vega
7.8
Vega

Album de Julien Ribot (2008)

Tous ses murs vers l'infini

Après deux albums au succès critique assez élevé (Hôtel Bocchi en 2001, La métamorphose de Caspar Dix en 2004), Julien Ribot, originaire de Nice, donna naissance à VEGA en 2008. Ses deux précédents albums étaient d'ores et déjà teintés d'un onirisme surprenant dans une chanson française où les considérations sont plus basses que terre, VEGA développe cet onirisme dans un jusqu'au-boutisme radical, les paroles se faisant encore plus absurdes, comme sorties d'un rêve, et la musique encore plus léchée, les compositions étant faites de superpositions de nappes mélodieuses complexes pleines de goûts sucrés et de couleurs vives.

La cohérence de l'ensemble est incroyable, et même s'il ne s'agit nullement d'un concept album (les morceaux n'ont aucun lien entre eux), les morceaux se suivent comme les pages d'un conte, rêve diffus et pourtant si clair dont l'on sort avec un sourire aux lèvres. Julien Ribot étant pianiste, l'instrument est omniprésent sur l'album, mais son utilisation est toujours d'une légèreté exemplaire, de même que sa voix, au chant un peu plus aigu que dans les précédents opus, mais renforcant cette impression de monde éthéré. Que ce soit l'air de flûte rythmant La chambre renversée (par ailleurs premier single choisi de l'album), ou le koto de Mieko Miyazaki accompagnant Le rêve de Tokyo, les instruments sont divers, utilisés à merveille et permettent des montées orchestrales à vous donner des frissons - ah, la fin de 1982...

Une merveille de chanson française moderne, d'une importance aussi cruciale que La superbe de Benjamin Biolay ou encore L'imprudence d'Alain Bashung (avis qui ne concerne que moi, peut-être), mais n'ayant eu malheureusement la même exposition médiatique, ni le même succès, de fait. Une gemme à découvrir d'urgence.
BiFiBi
9
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le 31 déc. 2011

Critique lue 165 fois

4 j'aime

BiFiBi

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