Établir la critique de son propre album, c'est un peu comme se regarder dans un miroir en ne voyant plus que les défaut de son propre faciès. On remarque toutes les petites imperfections, les moindres points noirs, les marques, les asymétries. L'album n'a pas une véritable genèse, car ce n'est pas un véritable album, c'est un assemblage de morceaux composés en l'espace de 5 à 6 années, toutes marquées par un seule dénominateur commun : mes études. Actuellement, je viens tout juste de les terminer, et, pour un peu fêter ma dernière année d'étude, j'ai décidé en septembre 2022 d'établir une petite compilation de tout les morceaux que j'avais composés les années précédentes. En ressort 13 morceaux. Première chose : je trouve que la moitié n'atteint pas les critères de qualités que je me fixe désormais, ce qui, en un sens peu paraitre étrange: pourquoi les avoirs mis dans l'album si je ne les considère pas aboutis ? Pour avoir un retour. Simplement.
L'album à été composé entièrement avec un logiciel gratuit et absolument par ergonomique que l'on appelle LMMS. Pour les non connaisseurs, LMMS est ce que l'on appelle un DAW, qui permet de créer des pistes midi avec des instruments virtuels, que l'on appelle VST ou VSTI. Qui dit logiciel gratuit dit VST gratuits, que j'ai pioché ça et là au fil de nombreuses recherches sur internet. Saviez vous que faire de la musique sur ordinateur coute cher ? Parce qu'en plus du logiciel, et des sons, il faut aussi l'ordinateur, que l'on m'à offert au début de mes études. Cet ordinateur n'est malheureusement pas du tout performant, aussi, chaque morceau est (je trouve) relativement répétitif : pour des raisons techniques, je ne peux pas faire ce que je veux sur cette base, je ne peux pas modifier facilement ce que l'on va appeler les "expressions" d'un instrument. Si l'on visualise une guitare, un musicien un peu chevronné peut faire ce que l'on appelle un "bend", c'est a dire tirer sur la corde pour en changer la note. Prenez ce concept et appliquez le à n'importe quel paramètre d'un instrument. LMMS ne permet pas d'enregistrer en direct les expressions, donc malheureusement c'est toute une facette de la création musicale que j'ai hâte d'explorer dans mes prochains morceaux.
Comme je vous l'ai dit, les morceaux ont été fait pendant la période de mes études, plus précisément pendant deux périodes distinctes: soit pendant les grandes vacances scolaires, soit pendant les pauses déjeuner et les courtes pauses entre les cours. Traditionnellement, un album prend 6 semaines à composer, écrire, enregistrer et mixer. Chaque morceau est totalement différent pour cette raison : il n'y a pas de fil conducteur. Comment cela ce fait que "Sans fin" et "long night" soient sur le même album ? Parce qu'il n'y a pas de fil.
Certains instruments sont joués par moi, notamment les guitares sur "sun". Malheureusement, je ne peux pas enregistrer un instrument "facilement" sur mon ordinateur. Le seul logiciel me permettant d'enregistrer un instrument étant "audacity", avec une latence d'environ une demi-seconde, chaque instrument se doit d'être recalé avec la backing track, le morceau en "midi", ce qui fait que pour "sun", rien que pour enregistrer le solo, ça m'a pris deux bonnes journées (le solo étant entièrement improvisé, on laissera de côté la partie création). Tout est donc fait sur ordinateur, il n'y a de prises de son "réelle" que la guitare sur "sun" (et encore, réelle pas tellement). Et surtout, tout est fait avec une souris d'ordinateur ! Chaque note est placée manuellement, rien n'est joué sur un clavier puis retranscrit tel quel sur le logiciel, ce qui donne ce caractère très "désincarné" de la musique, car il n'y a pas ses aspérités qui font le charme de la musique dite "live", chaque note est placée et réfléchie pour qu'elle sonne le mieux possible. D'où le fait que chaque son de batterie soit issu d'une boite à rythme, car impossible pour moi d'enregistrer un vrai batteur faire une rythmique travaillée. De même, si chaque morceau sonne différemment, c'est à cause du mastering qui est aux fraise complet, que j'ai fait seul. En fait, l'intégralité de l'album est fait seul, sans aide extérieure, à part la pochette qui à été faite par ma chère et tendre.
En vient alors le titre : Versatility. Pourquoi ? La versatilité, c'est l'inconstance, l'instabilité. Titre pompeux pour dire que, la plupart du temps, je ne sais pas du tout ce que je fais. Chaque morceau possède son univers propre car chaque morceau est ce que j'appelle une "tentative". Ainsi, par exemple, l'Intro subtilement appelé "Intro" est un hommage au post-rock que j'écoutais à l'époque, et la toute dernière partie mélodique à été rajoutée après 3 ans de hiatus (partie que je supprimerais si ce n'était que moi). En d'autres termes c'est un morceau où "j'essaye", c'est un thème qui reviendra souvent. "Sun" au contraire, ce veut plus funk, plus joueur dans sa composition, venant de Metronomy, mais surtout tire sa source de l'acquisition d'une banque d'instrument nommée "LABS" et distribuée par Spitfire (banque d'instrument gratuite, utilisée majoritairement sur Sans fin, Burning out, par exemple). Banji est une tentative de faire un morceau dans la veine "trance" que j'écoutais énormément au lycée et fut l'un des premiers morceaux que j'ai composé pour l'album. "Relief" est plus une étude, ou chaque instrument devait apporter une ligne mélodique différente, sur un thème, le jeux vidéo (domaine qui ma passionne au plus haut point, certains morceaux étant tirés du Soundfont du jeu Earthbound).
Les 4 fantaisies, quant à elle, sont des morceaux auxquels je n'avais aucun titre, je les ai donc recoupés sous cette bannière par facilité, tous composés vers 2019, vers mes 19 ans donc. Long Night est une volonté de faire un morceau un peu plus planant mais qui au final se révèle être assez plat, mais aussi une volonté de m'essayer aux samples (avec le sample d'Eden de Talk Talk, album que j'affectionne particulièrement et auquel je n'ai pas offert un reluisant hommage, alors qu'il le mérite). For the Damned, par exemple, est une volonté de faire un morceau en 6/8, inspiré par un morceau de la bande son de Crash Bandicoot 4 qui sortait au moment de la composition de l'album, fait plus aux alentours de 2021. Sans fin à été fait début 2020, pendant la crise du COVID, Banji dans la même période. Chaque morceau est donc relativement vieux, c'est pour cela que je considère l'album plus comme une compilation qu'un album réfléchi.
La prochaine étape est donc d'aller dans ce sens, de faire un album véritablement travaillé, en utilisant ce que j'ai appris pendant la conception de ces morceaux pour faire un album dont je serai véritablement fier. Pour faire une comparaison, j'espère avec mon prochain album faire un Ágætis byrjun, un VRAI premier album, et pas simplement un collage de divers morceaux fait à la va vite ça et là. Les morceaux ont été faits à la vas-vite, un peu par paresse, je dois bien l'avouer. Par exemple, Sans fin à été bouclé en un peu plus d'une heure, et ça doit être pareil pour les autres morceaux.
Merci pour les retours qui ont été faits, au plaisir de satisfaire vos oreilles d'une meilleure manière la prochaine fois !