Faux frères.

Encore de faux génies accouchant d’un album foutraque à la fusion multi-genres repoussante (rap, slam, chanson française et rock), qui témoigne de la difficulté du moment des artistes français à essayer de faire de la musique. Une fausse colère, exprimée à travers des rimes maladroites, voilà ce à quoi on a droit. Un déluge de vers et de phrases mal écrites dotés de mots pénibles et mal utilisés, chantés de manière monocorde, monotone, et qui font grincer les oreilles. La vacuité des propos « (…) et bien sinon tu fermes ta gueule... », « (…) au pire ça te donnera envie de me cracher à la gueule », ou « (…) écoutes pauv’conne… » et l’aspect « j’suis révolté » très pompeux estampillé rap adolescent, honnête mais malheureusement bouffon illustrent le cruel manque de maturité des interprètes.

La production renvoie l'enregistrement à quelque chose d’amateur et à l’idée que n’importe qui peut faire n’importe quoi (myspace), ce qui est vrai, mais bon, de là à crier au groupe de génie qui pond des chefs-d’œuvre quand il veut, non. Il ne suffit pas de prendre une guitare pour être Eric Clapton disait Pink Floyd en son temps. Il ne suffit pas à Fauve d’être une bande de potes incultes qui a envie de jouer et qui se fait (en partie) connaître via internet pour être les nouveaux Arctic Monkeys.

L’usage du terme « blues » sur « Jeunesse Talking Blues » (quel cliché ce titre) me conforte dans l’idée que je préfère entendre le "blues" avant tout comme le genre de musique traditionnel que l'on sait plutôt qu’une insupportable répétition du dit mot en l’usant jusqu’à la corde.

La vitesse du débit de parole dans « de ceux » lasse et fatigue, et la richesse des accompagnements (je leur accorde au moins ça) ne vient pas relever le manque de profondeur des paroles.

A éviter.