Fauve, après le blizzard, l’espoir...
Un an après leur premier album, le collectif parisien Fauve revient sur le devant de la scène avec un deuxième opus: Vieux Frères Partie 2. Toujours aussi mystérieux et secret, ils nous livrent cette fois un disque moderne, aux sonorités plus profondes et aux textes agréablement plus matures.
C’est en 2013 que le collectif se fait connaître auprès d’un large public, avec la sortie de leur premier ep Blizzard. Immédiatement, le succès est au rendez-vous pour cet ovni de la scène française aux textes crus et censés être ancrés dans le vie réelle. Les grandes scènes s’enchaînent pour le groupe, qui rallie de plus en plus de gens autour du projet et paradoxalement cultive l’anonymat. Notamment en mettant un point d’honneur à éviter les photos. Bientôt, un premier album voit le jour, Vieux Frère Partie 1, porté par des titres aussi retentissant que des hymnes, remplis à la fois de mélancolie et de passion. Le groupe a réussi un tour de force: imposer sa marginalité et vendre des milliers d’albums tout en restant authentique, à l’heure où tant de compromis commerciaux empoisonnent la musique.
Il y a un mois, le groupe Fauve dévoilait sur les réseaux sociaux sa nouvelle chanson, Les hautes lumières, bien différente de ce à quoi le groupe nous avait habitué. Un de ces titres qui parle véritablement à votre âme et vous transcende. Un de ces titres lumineux et cathartiques où l’espoir semble être au rendez-vous. Et maintenant, ça y est Vieux Frères Partie 2 est enfin dans les bacs; un album presque délicat et plein de surprises.
Blizzard vs. Hautes Lumières
Dès la première écoute, on sent que quelque chose a changé chez le collectif parisien. Une évolution s’est opérée; une belle évolution. Certes, les textes sont toujours aussi tranchants et réalistes, crus et impudiques, mais pourtant, le groupe se dévoile sous un nouveau jour, plus à fleur de peau et plus optimiste.
De nouveau, leurs textes nous touchent par leur simplicité et leurs thèmes. Des thèmes universelles traités cette fois de manière plus mature. La poésie côtoie la brutalité dans des réflexions poussées où la superficialité n’a pas sa place. Comme dans Juillet 1998 qui évoque le temps qui passe avec un réalisme inné et salvateur.
Des sonorités plus travaillées
Ce qui marque également avec ce nouvel opus c’est la musique. Une musique qui apparaît comme beaucoup plus travaillée et complète. Les sonorités sont recherchées et les mélodies profondes, livrant un ensemble musique-voix assez impressionnant. À l’instar de Sous les arcades, où les riffs déchirants transcende l’auditeur.
Un grand atout de cet album est sans aucun doute sa variété. Fini l’impression « copié-collé » que donnait parfois Vieux Frères Partie 1. Ici, le groupe se réinvente véritablement, avec des mélodies qu’on ne leur soupçonnerait pas; innovantes voire exotiques, comme sur Tallulah.
D’autre part, la voix apparaît plus travaillée et soignée et nous ferait parfois oublier la brutalité qui en émanait sur des morceaux comme Voyou ou encore Blizzard.
Fauve nous offre donc une belle mutation. Vieux Frères Partie 2 marque un renouveau tout en restant très caractéristique de Fauve. L’espoir prend la place du blizzard le temps de quelques chansons très personnelles, pleines de confidences. Et ça fait du bien!
L’album de la maturité? Impossible d’en jurer, il faudra attendre la suite. Une suite encore occultée pour le moment, puisque la jeune formation parisienne a déjà prévu de ne rien prévoir. Affaire à suivre donc!