Ahhhh Lamb Of God, un de mes groupes modernes préférés, le groupe que j'écoute dès que je veux ma dose de headbang et que j'ai déjà saigné Slayer, avec Ashes Of The Wake ou As The Palaces Burns bien logés dans le top de mes albums préférés, j'aborde donc l'écoute de ce nouvel album avec appréhension.
Parce que ça fait déjà 7 albums (8 si on compte Burn The Priest), y'a forcément cette peur de la routine ou de la panne d'inspiration qui s'installe.
Heureusement, l'album routinier ça sera pas celui-la : LoG prend des risques, certes pas des gros non plus, mais pour un groupe de calibre, le moindre mouvement est épié.
Et le pari sur cet album se joue sur la voix : On a un "Overlord" qui a surpris de nombreux fans. Oui, incroyable, Randy Blythe chante clean sur une bonne partie du morceau, couplé aux guitares teintées de blues, LoG verse presque dans le Alice in Chains. C'est frais, l'ambiance est posée et les solis de Morton font leur boulot. Sur tout un album tout entier, difficile d'estimer ce que ça vaudrait, mais ici ça passe crème. Au pire si t'aimes pas ou tu veux du bourrin pour le moment, tu peux toujours zapper, c'est juste un morceau, ça va pas te tuer.
Et puis on a également des guests vocaux, Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) et Chino Moreno (Deftones) s'invitent a la partie. Si la performance de Puciato sur "Torches" est assez secondaire, le frontman de Deftones brille sur "Embers". Après une première partie grandiose, notamment sur le refrain qui s'envole magistralement, Moreno donne un coté plus doux a la deuxième partie du morceau avant de s'éteindre sur la basse de Campbell : yabon.
Autre aspect évident sur cet album : les déboires de Randy Blythe en République Tchèque donnent un certain ton à cet album. "512" défonce proprement et ses lyrics sont clairement imprégnés de l'expérience de Blythe en prison et pas mal d'autres morceaux traitent du passé de la Rep. Tchèque comme "Still Echoes", "Torches" ou "Anthropoid".
Mais ce qui me dérange sur cet album c'est avant tout sa production, j'ai le sentiment qu'il manque d'impact, même si les riffs sont bons, il manque ce quelque chose qui donne envie de secouer la tête comme un abruti comme sur les opus précédents. Le groove donné habituellement par la batterie d'Adler est un peu en retrait et les guitares manquent de profondeur, résultant en un manque de punch général malgré un contenu en amont plus que satisfaisant.
Du coup les morceaux qui doivent tout éclater s'apprécient moins, et ceux qui sont plus modestes comme "Engage The Fear Machine" ou "Delusion Pandemic" sont au final assez fades.
Donc pour moi ça sera un bon gros 7 des familles. Pas mauvais du tout, voire très bon sur les quatres premiers morceaux, en particulier avec le claqueur de cervicales qu'est "Erase This" et le génial "Embers". Mais pas non plus au point de taper un 8 ou plus, à cause de sa deuxième partie qui perd en régime, pas aidée par la production. Un album solide qui s'installe dans la discographie du groupe sans la bousculer de génie ni la ternir d'échec.
Malgré tout, on peut retenir qu'après tout ce que ce groupe a traversé ces dernières années, leur talent brut n'a pas pris un coup, et ils tapent toujours le haut des charts outre-Atlantique, ce qui laisse principalement présager du positif pour l'avenir. Ouf.
Still Echoes : 8 /10
Erase This : 9/10
512 : 8/10
Embers : 9/10
Footprints : 8/10
Overlord : 7/10
Anthropoid : 7/10
Engage the Fear Machine : 6/10
Delusion Pandemic : 6/10
Torches : 6/10
Wine And Piss (Bonus Track) : 7/10
Nightmare Seeker (Bonus Track) : 7/10