Vindicator est comme une revanche contre la beauté des disques conçus avec Love, qui rappelons pour ceux au fond de la classe qui n'écoutent pas a accouché du plus acide des disques de son époque alors que point de guitares électriques à l'horizon (alors, ça dit quoi les Doors?) : Forever Changes.
Celles et ceux qui espéraient retrouver un peu de dépaysement musical et une continuité tout en poésie du plus poète des camés de l'époque en prendront pour leur grade, Vindicator est l'équivalent pour Arthur Lee d'un Rock'n Roll Animal pour Lou Reed : une parenthèse heavy hurlée aux oreilles du fan paumé, tranchant radicalement avec tout ce qui a été fait et tout ce qui se fera chez Arthur Lee.
Il est un témoignage important de la transition de la scène musicale d'époque où les grands noms de la Folk persistaient dans leur domaine tandis que les brutaux bonshommes façonnant le hard-rock allaient progressivement émerger. Et ne vous trompez pas, le morceau (aujourd'hui un classique) Everybody's gotta live est un joli leurre, tout comme la jaquette salement dégueulasse : Vindicator est une jolie bombe car même si l'ensemble est classique, il est exécuté avec une pêche et une énergie qu'on ne soupçonnait pas du leader de Love et certains morceaux dont le délicieux He Knows a lot of Good Women donnent clairement envie de danser . Réécoutez DaCapo et Vindicator à la suite, est-ce bien le même homme?