La thérapie du bonheur par les Canadiens
L'album fait par les fans pour les fans. C'est clairement comme ça que je l'ai pris avec l'écoute de cet album. C'est leur plus inaccessible pour ceux qui sont non familier avec le groupe. Mais pour les fans, c'est juste grandiose. Tout y est en fait, ils pouvaient faire aussi bien que Scurillous mais ils ont fait mieux.
Le titre de l'album est évocateur. Il résume un peu les dernière péripéties de Protest The Hero. La volonté de s'éloigner des maisons de disques, la campagne Indiegogo qui se lance (j'attends encore mon stuff d'ailleurs), et qui cartonne tout. S'en suit teasers, clips bien marrant comme toujours, et l'album arrive. Après téléchargement dudit album sur leur site (avec la langue français dispo pas mal), les première écoutes furent assez confuses. C'est en fait toujours la même chose : leur musique déboussole au début, nécessitant pas mal de concentration. Mais une fois le cap passé, tu arrives à faire le point et te dire que c'est l'album de l'année en fait (en Metal).
Prenez la nervosité et la violence de Fortress, la côté foufou et post-hardcore/punk de Kezia et les guitares ainsi que les paroles de Scurillous et c'est ça. Enfin à peu près parce que limiter l'album à ces quelques caractéristiques seraient un poil rapide. Déjà, je trouve que le duo Hoskin/Millar sort une copie plus aboutie qu'auparavant. C'est un peu too-much mais j'adore. Plein de leads et de passages instrumentaux, tout ce qui définit leur travail mais en plus marqué. Le niveau technique augmente ainsi que la musicalité : c'est tout bénef !
Rody Walker hausse aussi son niveau. Il se remet à crier et c'est bien plus contrôlé que sur Fortress. Il a toujours ses envolées dans les aiguës accompagnés de guitares virevoltantes qui fonctionnent super bien (Animal Bones). Les guests vocaux issus de la campagne de crowfunding (sur A Life Embossed et Skies) apportent vraiment quelque chose surtout sur A Life Embossed. L'absence de Carlson à la batterie se fait un peu sentir. On ne retrouve pas le feeling ou les beats Punks que pouvait avoir Moe. Bon son remplacant c'est pas une bille évidemment (Adler de Lamb Of God) mais son style carré et la surabondance de doubles sur certains morceaux peut porter préjudice à l'écoute.
Le gros point positif de l'album, c'est ce sentiment de félicité qui s'empare de toi quand tu écoutes l'album. C'est frais, t'as le smile tout le long. La thérapie du bonheur en musique quoi ! Quand tu vois que les grosses sorties Metal de l'année sont Gorguts et Ulcerate (entre autres), aka le désespoir et la noirceur en 2 albums (écoutez-les vous allez voir), ça fait plaisir de voir que le Metal n'est pas une musique uniquement centré sur la tristesse/noirceur/destruction/anti-religion (enfin bref les poncifs habituels).
L'album de l'année est là et franchement je ne croyais pas au gaufrage. J'étais pratiquement sur que l'album serait au moins du calibre de Scurillous. Protest The Hero est au sommet de leur art, c'est mature et imparable : c'est le "peak" pour eux. Reste plus qu'à les voir en concert mais en France pour moi, c'est mal barré (pas de date à Lyon PUTAIN).