Volume Two par XavierChan
Le pari était risqué et particulièrement audacieux. Dans cette manière de transgresser les codes du rock and roll sans utiliser la moindre guitare (excepté sur un morceau) à une époque où la guitare était un langage, une étoile pour briller aux confins du psychédélisme, Soft Machine réussit à reformuler ce langage. Dans son introduction absolument superbe, le meilleur du groupe est déjà là : un piano saisissant, une montée en puissance façon ouverture à la Sgt. Peppers, un Robert Wyatt en totale roue libre récitant le "British Alphabet".
Ce qui aurait pu être absolument ridicule se retrouve parfaitement négocié car la ligne directive artistique est tenue sur toute la première face, la seconde étant beaucoup plus libre et déstructurée. Comme un plan de Grand Oral, on annonce la seconde partie du disque en reprenant à quelques différences près l'introduction du début. L'idée est superbe et structure l'album.
Voilà l'album à découvrir en priorité pour comprendre les ambitions d'une formation qui allait bientôt se détruire, alors que tout le monde s'en foutait.