La sortie d'un nouvel album d'Abba en 2021 c'est un peu comme si demain TF1 diffusait un nouvel épisode de la petite maison dans la prairie avec le cast original ( du moins ce qu'il en reste ). Disons que niveau comparaison nous sommes en plein dedans puisque la série et le groupe culte ont eu la même durée d'existence 1974 / 1983 et que leurs carrières posthumes ont suivi la même destiné en touchant toute les générations jusqu'à aujourd'hui dans une sorte de plaisir coupable similaire...
J'ai pris un drôle de plaisir à lire les critiques du site comme celles publiées dans les différents journaux, et qu'en ressort-il ? Et bien qu'Abba fait du Abba. Logique me diriez-vous. Et pourtant il en aura fallu du cran et du talent pour reproduire le son et la substantique moelle de ce qu'ils furent il y a maintenant 4 décennies.
Pourtant personne ne s'insurge lorsque AC/DC fait du AC/DC ou que Mc Cartney fait du MC Cartney.. Par contre si ABBA fait ce pourquoi on les a aimé alors c'est kitch et sans saveur.... Etrange dissociation cognitive...
Pour comprendre la nature même de cet album encore faut-il déjà avoir écouté un album du passé . Comment se composait un LP du groupe il y a 40 ans ?
Tout simplement comme celui-ci, deux gros tubes ( "I Still Have Faith in You" et "Don't Shut Me Down" ), des ballades et surtout des projets plus personnels, moins bling bling . Recette respectée à la lettre.
Les auditeurs n'ont bien souvent écouté que l'éternel ABBA Gold qui enchaine sur une même galette numérique 20 tubes inaltérables. Ici Voyage est un album, pas un best of. Il est donc normal de ne pas y retrouver la fougue trompeuse d'une compilation calibrée.
Ensuite n'oublions pas l'Age canonique des 4 membres du groupe, si dans le cinéma de vielles gloires peuvent encore donner le change ( Stallone, Clint Eastwood pour ne citer qu'eux ) c'est que le 7eme art peut le permettre à grand coup d'effets spéciaux et autres subterfuges. Pour la chanson c'est différents, et ce que propose Voyage possède les mérites de la sincérité et de l'envie de faire plaisir aux fans en récréant le temps d'une écoute un lien qui trouve sa place dans le présent.
L'album n'est en rien révolutionnaire, mais il avait la lourde tache de perpétuer l'héritage en le respectant sans le dénaturer.
Le paris est rempli et personne ne pourra prétendre l'inverse.
Il était primordial de replacer ce disque dans son contexte en le plaçant en perspective du reste de la discographie du quatuor.
L'album est une suite mélodique aux harmonies vocales et instrumentales soignées. C'est du pur ABBA quoi !
Que fallait-il espérer de plus pour ce dernier tour de piste ?