Est-ce qu’une personne dans l’assistance se souvient des publicités d’Evian ? Notamment celle avec une multitude de bébés nageurs ? C’était complétement absurde mais finalement assez amusant. Get Ready de New Order, c’était exactement la même chose. Un album de retour qui avait tout pour être un gros four et qui s’est révélé être un de leurs sommets.


Mais est-ce que vous vous rappelez également de L’AUTRE pub d’Evian ? Oui, oui, celle avec les nageurs et nageuses septuagénaires ! Sur le papier, ça semblait être très drôle. En vrai, c’était simplement embarrassant. Waiting for the Sirens' Call est du même calibre. Après le merveilleux Get Ready, on s’attendait à retrouver un groupe en très grande forme. On a juste eu la version vieillissante et fadasse du disque précédent.


Clap clap clap !!


Merci chers lecteurs ! Cette comparaison vous a été offerte par Seijitsu le magnifique. C’est tellement fin que ça se mange sans faim.


Comment ? Ce n’est pas terminé ? Qu’y a-t-il à ajouter de plus sur une sortie aussi insignifiante que la 8ème œuvre studio de New Order ? Il suffit pourtant de comparer le premier titre, « Who's Joe? », à celui qui ouvrait Get Ready et la messe est dite. C’est une bonne chanson grâce à son refrain mélancolique et lumineux à souhait (la spécialité de Bernard Sumner, ne l’oublions pas). Mais ce n’est en aucun cas aussi bon que « Crystal » ! Ça c’était un tube qui faisait retourner les gens dans la rue. Et qu’est ce qui fait donc la différence ? Une énergie souvent absente ici et des refrains qui ont le malheur de ne pas se visser dans notre crâne.


Ben voilà, on pourrait résumer ça en deux mots : le songwriting. C’est ce qui fait défaut à ce skeud. Les chansons ne sont pas insoutenables, elles n’ont juste rien de mémorables. Un exemple ? Le morceau titre pardi ! Ses nappes synthétiques en milieu de morceau donnant l’espoir que ça va enfin décoller. Ça reste lourdaud et prévisible. Le plus frustrant étant que Bernie y met du sien par moment. Au point que certains refrains sont très chouettes (« Turn », « Dracula's Castle » ou encore « Hey Now What You Doing »), mais la médiocrité des couplets fait s'effondrer tous ses efforts comme un château de cartes. L’omniprésence de Peter Hook ne change rien non plus à l’affaire, puisqu’il est en pilotage automatique. Ce qui fait relativiser le regret qu’on peut éprouver au sujet de son départ 2 ans plus tard.


Pour entendre un New Order digne de son talent, il faut se rabattre sur des exercices moins consensuels comme l’électronique et presque dub « I Told You So ». Un peu trop long pour être excellent, mais son refrain est trop bon pour être ignoré. Enfin, il reste le registre dans lequel la bande ne déçoit (presque) jamais : le dance rock. « Jetstream » et « Guilt Is a Useless Emotion » étant les moments forts de cette décevante sortie. S’il s’agit d’une fusion qui a toujours été controversée chez certains fans, c’est tout de même ce que cette formation a inventée. Ce mélange entre musique dance et new wave. « Guilt Is a Useless Emotion » a un côté house qui en fait un parfait étendard pour les dancefloors et « Jetstream » a vraiment tout du tube grâce son refrain entêtant.


Hélas, c’est un peu maigre pour trouver des qualités à un disque mineur d’un groupe majeur… Majeur et également flemmard ! Car ce titre d’album n’est-il pas un message ? A force d’attendre l’appel des sirènes de la créativité, on ne finit par ne plus rien faire de notable. Au moins, New Order a l’honnêteté de l’afficher sur sa pochette. Ce qui ne change pas le fait que ce pâté sonore soit sans saveur.


Chronique consultable sur Forces Parallèles.

Seijitsu
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le 7 août 2017

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