Kawa Kawaja
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La sortie en 1969 de "Hot Rats", nous avait donné l'espoir d'autres albums du même acabit. Le remaniement quasi-complet de l'effectif des Mothers, malgré la présence de grands musiciens comme George Duke et Aynsley Dunbar ne répondit pas directement à nos attentes. Il aura finalement dû attendre 1972 pour que la sauce prenne à nouveau, mais l'attente en valait la peine, il enregistrera deux albums en même temps durant ces deux mois de convalescence en avril et mai 1972. Waka/Jawaka était cette pépite tant attendue, l'autre étant "The Grand Wazoo".
Terminée l'aventure Mothers, à partir d'ici ce seront des albums au nom de Frank Zappa, pas qu'il opère seul, ça non - ici, il est bien entouré de 16 musiciens, orchestre à géométrie variable - mais, vu que c'est lui qui dirige les musiciens, qui sont engagés en fonction de ses compositions, on ne peut plus parler d'un groupe.
On a de nouveau affaire à du jazz fusion, dans la continuité de "Hot Rats", auquel la pochette fait d'ailleurs directement référence. Dès l'entame, on est happé par la puissance du morceau "Big Swifty", les cuivres et la richesse de l'accompagnement musical de l'ensemble étant la différence essentielle par rapport à "Hot Rats", jugez plutôt : un trio de cuivres, un duo de saxophones, un quatuor de guitares. Les 17'23" qu'ils nous proposent sont du pur bonheur. On a d'abord une exposition du thème, des variations, des improvisations et des développements du thème. Cela commence directement sur les chapeaux de roues, cuivres et guitare entremêlés, Aynsley Dunbar s'en donnant à coeur joie, puis c'est au tour de George Duke de nous gratifier d'un superbe solo, et dire qu'on n'en est qu'à 3 minutes de musique ... la trompette de Sal Marquez, qui n'a ici rien à envier à un certain Miles, nous enchante ensuite, on assiste ainsi à des solos d'instruments les uns à la suite des autres, la guitare emmêlée à la trompette faisant des ravages, la basse surplombant l'ensemble ... C'est du petit lait ... à consommer sans modération ! Le morceau en serait presque trop court .... tout est au point et ce morceau nous donne une belle démonstration de la délicatesse et de la force des compositions de FZ.
Heureusement la suite est de même qualité : deux morceaux de 3-4 minutes percutent notre sensibilité de plein fouet : d'abord, le blues jazzy chanté "Your Mouth", puis "It Just Might Be a One-Shot Deal" chanson en deux parties, également chantée se terminant en une sorte de country aérien. Deux excellents intermèdes avant d'entamer la pièce-maîtresse "Waka/Jawaka", proprement dite.
On est reparti pour 11'17 de plaisir auditif, dans le même esprit que "Big Swifty". Là où sur ce morceau, tout tournait autour de la trompette de Sal Marquez, sur ce morceau , elle démarre chaleureusement au bout d'une minute, pour laisser la place assez rapidement à George Duke qui nous gratifie de 3 minutes d'envolées enivrantes ... avant que la guitare de Frank, toujours aussi efficace, puis le reste de l'ensemble, nous troublent à nouveau ... on a même droit à un petit solo de batterie d'Aynsley Dunbar avant de terminer avec l'ensemble sur cette superbe mélodie ...
C'est fou comme le temps a passé vite ... finalement un album trop court, mais tellement intense !
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Créée
le 13 sept. 2021
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