Wasteland est le 7ème album du groupe polonais Riverside, un groupe qui depuis quelques années, commence à flirter (à raison) avec les plus grands de la scène prog contemporaine aux cotés de Steven Wilson, Opeth, Anathema...
Après un excellent 6ème album très aérien, positif, emprunt de pop/rock et d'ambiant : Love Fear and Time-Machine, ainsi qu'un album concept instrumental de remix d'anciens titres : Eye of the Soundscape, Riverside nous reviens en 2018 avec une toute nouvelle atmosphère. Decryptage.
"Rock Progressif Post Apocalyptique"
Marius Duda, chanteur, bassiste et compositeur s'est visiblement tourné vers des inspirations puisant dans le domaine du "Post-Apo" pour composer l'intégralité de Wasteland : Du nom de l'album décrivant une Terre de non-droit ravagée et désertique que l'on trouve dans de multiples œuvres telles que le film Mad Max ou encore le jeu vidéo Borderlands, jusqu'aux titres et paroles des chansons, évoquant sans détours (sans subtilité ?) les différents thèmes que l'on peut trouver dans un univers post-apo : la destruction, la survie, le bien et le mal, la reconstruction, et surtout l'un des thèmes chers à Riverside : la santé mentale de l'humain. Un joli programme, et parfaitement mis en valeur tant les pistes sont d'une remarquable homogénéité et cohérence entre-elles, qu'elles soient violentes (Acid Rain) ou paisibles (Guardian Angel). Wasteland se rapproche ainsi d'un véritable "concept album" racontant une histoire, certes déjà vue et revue (on ne peut pas dire que le Post-Apo soit un genre particulièrement épargné par l'exploitation, ces dernières années, entre Fury Road, Logan, Bordelands, Le Livre d'Eli...), mais agréable à suivre néanmoins. L'intention est saluée. Dernier point a remarquer est le bon goût de Riverside à ne pas insister lourdement sur l'ambiance générale de l'album. Le thème reste dans les mots et certaines sonorités, nul besoin d'artifices et d'effets sonores pour illustrer le concept du post-apo.
"Du Muse, en réussi !"
D'un point de vue musical et sonorités, Wasteland se démarque nettement de ses prédécesseurs. Le son se fait plus saturé et crunchy que sur Love Fear and Time Machine mais reste moins heavy que sur Anno Domini High Definition et les albums le précédant. On pourrait même dire que sur ce point, Riverside déçoit : Le son se fait plus rangé, plus classique, moins radical. Exit les sonorités électroniques qui pavaient la carrière du groupe, dans le Wasteland il ne reste que les amplis et la poussière. Ainsi une partie de l'identité du groupe s'efface légèrement a mon grand regret. Après une introduction mettant en avant la sublime voix de Duda, l'album pose le ton général de l'album : Acid Rain. Peut-être le meilleur morceau de la galette. Sombre et lourd dans ses couplets, il s'envole prend une dimension céleste dans son refrain qui flirte avec les plus grands du genre. Le morceau se termine sur une note plus légère, positive avec un cœur absolument envoûtant et entêtant. Un morceau qui reste en tête immédiatement. Un Classique. C'est sur les titres tels qu'Acid Rain, et surtout Vale of Tears que l'on retrouve une certaine comparaison avec le Muse des débuts (époque Origin of Symmetry / Absolution). On pourrait dire que Wasteland est un peu ce qu'aurait pu être Muse si ils avaient continué à être bons après Résistance en réalité. Un Muse inspiré, profond dans ses thématiques et surtout sobre, loin du tape à l’œil et du grandiloquent qui pollue leurs dernières productions.
Verdict
Wasteland est donc une nouvelle fois pour Riverside une réussite, bien que légèrement déroutante sur la sonorité globale, moins "radicale" que ce que le groupe polonais nous avait habitué par le passé. Une production plus sage sur la forme, mais qui démontre peut-être une volonté de se stabiliser après le drame que Riverside à traversé il y'a deux ans avec la perte de leur guitariste principal. il reste a voir dans le futur si il ne s'agit que d'une phase ou bien d'une réelle direction pour le groupe.