Gundam in the Shell

Parlons d'abord de la forme.

Ca fait longtemps que j'avais pas vu un film d'animation aussi qualitatif visuellement. Et je parle pas de Gundam, mais d'animation japonaise de manière générale.
Désolé les fans de Kimetsu No Yaiba, mais Hathaway's Flash surclasse Mugen Train (le film d'animation Demon Slayer sorti cette année) d'un point de vue visuel. C'est une masterclasse magistrale. C'est bien simple, les seuls films d'animation jap visuellement au dessus sont les films de Mamoru Hosoda, Makoto Shinkai et autres Mamoru Oshii.
Je m'attendais pas a voir quelque chose d'aussi qualitatif chez Gundam un jour. La 3D est présente mais incrustée de façon remarquable et uniquement dédiée aux Mobile Suits. Les décors sont de toute beauté, et je soupçonne même que le studio aie utilisé de vraies photos retravaillées pour les "transformer en décors d'animés". Le résultat est juste a tomber par terre. Les plans de caméra, l'animation générale des personnages est ce qu'il se fait de mieux à l'heure actuelle : tout bouge, tout est vivant, chaque détail insignifiant est valorisé.
La mise en scène est également incroyable, jamais vu quelque chose d'aussi prenant chez Gundam : la tension, le spectaculaire, le drame, la catastrophe.... tout est superbement bien foutu et prend aux tripes.
Dernier point sur le son : Le sound-design est à couper le souffle. Les SFX sont massifs et intenses, et même les respirations coupent la notre par moment. Coté musique, Sawano propose ici une partition assez discrète mais juste, laissant justement de la place pour les SFX si bien trouvés. Un grand bravo.

Murase, t'es juste un monstre de boulot. Voilà, c'est dit.

Passons au fond.
C'est du Tomino pur jus. Pour les aficionados de son travail, vous comprenez ce que cela signifie. la narration est assez... filandreuse. Il faut être concentré pour a peu près tout saisir, et certains enjeux manquent clairement de clarté. Cependant, ce film fait rentrer la franchise Gundam dans une toute nouvelle dimension : Plus sombre, plus réaliste, encore moins manichéenne (c'était déjà pas très manichéen Gundam, dans l'UC, mais là on passe au niveau au dessus) et surtout terriblement mature, d'une maturité que je n'avais pas retrouvé depuis certains classiques comme Ghost in the Shell ou encore Paprika. Hathaway, le héros de cette histoire est un nouveau personnage, presque totalement différent de là où on l'avais laissé dans Char Contre Attaque. Mesuré, posé, déterminé. Il quitte son rôle de sale gosse un peu naïf et insupportable, et deviens subitement l'un des personnages les plus complexes et intéressants de l'UC. Un grand bravo a Tomino pour l'avoir fait évoluer de la sorte. Nous n'avons qu'une envie en quittant le film : En savoir plus sur ce personnage et ses motivations.

En bref, Gundam Hathaway's Flash est probablement le meilleur film Gundam depuis Char Contre Attaque, et si la trilogie continue sur cette lancée, elle se poseras sans difficulté comme la meilleure œuvre de toute la franchise. Le plus dur sera d'attendre la suite.