Constant hitmaker

Nous sommes en 2022, Kurt Vile a 42 ans et enchaîne les sessions d’enregistrement en studio et les tournées depuis pas loin de 20 ans.

Éreinté par ce rythme de travail effréné, l’artiste de Philadelphie est probablement l’un des rares humains à avoir accueilli le confinement de 2020 lié à la pandémie de Covid-19 avec soulagement.

Le retour aux sources a toutefois rapidement tourné au cauchemar à la suite du décès de son modèle John Prine le 7 avril 2020, emporté par le virus.

C’est dans ce contexte que sort (watch my moves), certainement pas un album du renouveau pour Kurt Vile, mais plutôt la preuve que certains artistes sont comme le vin et gagnent en subtilité avec l’âge.

Aucune difficulté à reconnaître le style lancinant de la guitare de Kurt Vile. Depuis le temps qu’on l’écoute, il sait que son public connaît la recette et prend donc le contre-pied en construisant soigneusement chaque morceau, et permet à l’auditeur de se plonger dans son monde psychédélique en jouant sur les ellipses.

Like exploding stones est d’ailleurs l’occasion de se rappeler que Kurt Vile était l’un des fondateurs de The War on Drugs et maîtrise toujours ce style inimitable.

Précisons également que ce n’est pas parce que Kurt Vile a quitté Matador pour Verve afin de produire cet album que notre quarantenaire chevelu a perdu en liberté.
On reconnaîtra en effet aisément tout au long de l’écoute les artistes qui ont pu influencer Kurt Vile, que ce soit évidemment Neil Young, Bruce Springsteen ou encore le Velvet Underground, mais il ne faut pas se méprendre, c’est avant tout le style si particulier du guitariste de Philadelphie que l’on identifie.

Finalement, c’est sûrement Kurt Vile lui-même qui résume le mieux son style et le degré de maturité auquel il est parvenu dans Fo Sho:

Even if I’m wrong / Gonna sing-a-my song / ‘Til the ass crack o’ dawn / And it’s prolly gonna be another long song / Long song