Watercolors par Ripailloux
A l'image de la pochette de l'album, Watercolors est un sommet de contemplation et de poésie. Enivrant, envoutant, il nous emporte dans une mélancolie absolument bouleversante, sans pour autant délaisser l'incroyable qualité de composition du maître Metheny. Car en effet, comme souvent dans la musique de Metheny, ce qui impressionne c'est cette faculté qu'a le guitariste à mêler beauté et technique (qu'elle soit instrumentale ou de composition). Les harmonies sont riches, complexes et très réfléchies (dans Oasis on peut clairement l'observer, les accords étant très étirés dans le temps, morceau magnifique d'ailleurs), et l'utilisation plus ou moins précise d'une écriture en contrepoint (plus marquante dans d'autres albums) éblouit cette musique d'une aura supplémentaire.
Au fil de titres extrêmement contemplatifs (Oasis, cité précédemment, mais également Icefire incroyable, et surtout le sommet final, Sea Song, que Metheny avait composé après avoir vu pour la première fois la mer pour l'anecdote), ou plus rythmés tout en étant aussi réussis (et n'oubliant pas une certaine émotion (Lakes, magnifique ou le titre éponyme très réussi également), Watercolors nous invite donc à rêver, à contempler, sans voir, simplement en écoutant. Pas besoin d'images à ajouter à une oeuvre pareille, la musique se suffit à évoquer des tonnes de choses, très subjectives bien sûr, chacun voyant un peu ce qu'il veut, mais surtout très belles.
Metheny signe avec Watercolors un de ses meilleurs albums, et surtout un de ceux qui mettront le plus de gens d'accord, car si certains pans de la musique de Metheny peut déstabiliser ou ne pas plaire à certaines personnes pour des raisons diverses et justifiables (timbre, effectif instrumental étrange, côté "musique synthétique", 80s...), celui-ci a beaucoup plus de chances de mettre tout le monde d'accord. A ECOUTER !