On retrouve ici l'ancêtre de Maroon 5, un ancêtre auquel la pop sous sa forme la plus commerciale et fadasse possible ne parle guère, il semble en effet plus porté sur le rock alternatif et le grunge (oui, on est en 1994), styles en vogues à cette époque, certes, mais duquel il propose une vision étonnamment intéressante (probablement la seule fois de leur carrière qu'Adam Levine et son backing band proposeront quelque chose de plutôt attrayant voire créatif par intermittences).
L'influence de Nirvana et surtout Soundgarden est manifeste (Clomb, ma parole) mais le groupe ponctue ça par des instants plus posés, s'adonnant presque à des sortes de jams bien plaisants (Miner, et Untitled, qui aurait pu être plus longue sans déranger le moins du monde, avec toutefois des instants plus bruts mieux maîtrisés, qui s'approche de la première vague post-rock, les termes sont lâchés), des embryons de jam (Ray Pim, pourquoi donc que ça ne dure que 20 secondes au fait ?), des effets sur la voix (non, je ne parle pas d'Auto-Tune, ça n'existait pas en 1994 qui plus est) sympathiques (Genius).
Je parle d'instants pas maîtrisés, cela me semble être le cas sur Give Me Love (je ne sais pas ce que tentait le batteur mais c'est mauvais) ainsi que sur Stable et Dame Cabeza, où Levine part sur un registre plus criard et se rate complètement en cassant plus les oreilles qu'autre chose (gâchant le bon riff de DC). Il y a aussi Mental Mind Fuck qui est juste très chiante.
À creuser pour l'avenir ? C'eût été bien que oui, mais l'avenir de ce Kara's Flowers, on le connaît tous, malheureusement.