Il faut au préalable être passé par la case "concert live" avec ces quatre suédois pour pouvoir apprécier cet album à sa juste valeur. Petit groupe venu du grand nord, encore trop peu connu dans notre hexagone un poil plus chaud, Royal Republic est un concentré énergique de rock agrémenté de touches garage-pop et punk, une sorte de bonbon acidulé en provenance directe des pays scandinaves. Leurs concerts sont maîtrisés, oscillant allègrement entre prestations nerveuses et moments de grâce, envolées mélodiques et gros riffs de guitares bien sales. Ajoutons aux talents du quatuor un capital sympathie énorme et vous obtiendrez la recette idéale du groupe appelé à régner tout en haut de l’Olympe du rock. Le chemin est encore long, certes, mais la direction est la bonne !
Une comparaison assez flatteuse peut immédiatement apparaître avec leur alter ego musical The Hives, autre groupe nordique fournissant du garage-rock sous amphétamines tout en cultivant une image scénique classieuse. Royal Republic suit donc les traces de son illustre aîné avec des albums calibrés pour faire danser et sauter les foules à chaque concert.
Il suffit pour cela d’écouter quelques uns des morceaux immédiatement accrocheurs de ce Weekend Man pour s’en convaincre, à commencer par son single, sa figure de proue Baby et son refrain aussi simple qu’efficace. When I See You Dance With Another est également un highlight de l’album qui reste dans la tête, avec sa mélodie entêtante et le rythme ultra-calibré. C’en est tellement simple qu’on pourrait se demander pourquoi d’autres groupes s’embêtent à expérimenter quand la sauce prend aussi rapidement !
Pourtant, user de superlatifs tout plus excités les uns que les autres serait être tristement réducteur pour Royal Republic, tant l’album navigue entre morceaux fiévreux (Uh Huh est mon coup de cœur) et balades rock magnifiques. Si une seule devait illustrer ces propos, l’enivrante Any Given Sunday en serait l’exemple parfait, avec des sonorités empruntées à Chris Isaak et d’autres crooners de rock. Les trémolos à la guitare, la reverb qui épouse le chant, tout y est ! La voix du charismatique leader est ainsi passe-partout, passant des râles gutturaux à la Dave Grohl à des chants plus langoureux et posés.
The Weekend Man s’inscrit parfaitement dans la lignée des albums précédents, entretenant cette image d’un rock endiablé et frénétique, avec des riffs acérés et un duo batterie-basse à la structure rythmique implacable. Si Royal Republic est (encore) une jeune formation, la suite de leur carrière est pour sûr prometteuse : The Weekend Man nous laisse à penser que l’avenir du rock leur appartient.