Nous sommes en début d'année 2020. Déjà, on se dit que le temps passe vite surtout lorsque l'on écoute des disques de notre jeunesse.
Michael Hutchence, décédé en 1997 - paix toujours à son âme - aurait eu soixante ans le 22 janvier dernier. Je ne m'étais pas rendu compte de la coïncidence quand je me suis remis à plonger dans la discographie du groupe australien dans les environs de la date de naissance de son chanteur sex symbol. Peut-être que l'esprit de Michael Hutchence a insufflé dans le mien de quoi m'inspirer à réécouter les albums dont certains mériteraient une réhabilitation personnelle. Comme pour Welcome To Wherever You Are paru en 1992 et dont aucune tournée ne suivit car les membres du groupe souhaitèrent faire un break nécessaire et rester chez eux.
Voilà que depuis quelques semaines, ce huitième album monte dans mon estime. Je reconnais avoir longtemps mis INXS de côté à cause de comparaisons douloureuses de son rock techno stone avec la vague d'un autre rock plus dur et plus crade venant de Seattle ou d'autre part dans les années 1990.
Aujourd'hui, il y a ce sentiment que Welcome To Wherever You Are aurait pu être un grand album. Peut-être qu'il l'est ? Il y a certes les titres accrocheurs comme le très rock "Heaven Sent", qui relaie l'ouverture des shakras de "Questions", sans oublier "Communication", "Taste It" et "All Around". Mais quand passent "Not Enough Time", "Baby Don't Cry" et "Men And Women" avec leurs arrangements orchestrés classiques, il est aisé de se dire qu'INXS avait encore du potentiel et de nouvelles idées après des années de succès accumulés. Le regret se ressent parfois que le groupe n'ait pu s'axer en majorité dans cette deuxième direction pour faire un album ambitieux, somptueux, peut-être sublime. Oui, dommage ! L'idée de faire un disque divisé en deux parties musicalement distinctes, l'une plus rock et la seconde plus classique, comme ce que Lloyd Cole a fait pour son deuxième album solo, n'aurait pas été déplaisante non plus.
Il y a bien sûr les défauts agaçants et récurrents qui étaient propres au groupe australien : Andrew Farriss par exemple aurait mieux fait de troquer un vrai piano en lieu et place de son clavier synthétiseur qui ne valorise pas, par ses notes en toc, l'introduction de la ballade "Beautiful Girl". "Strange Desire" fait tâche avec son rock de salon de coiffure mélangé à une nuance dance music, aberration commerciale envahissante de l'époque des compilations Dance Machine. Et autres gimmicks typiques ...
Malgré ces inconvénients, Welcome Wherever You Are est un bon album auquel un plus l'aurait propulsé parmi les grands disques. Il me plaît à le penser.