West Ryder Pauper Lunatic Asylum par dylanesque
De la formation original, il ne reste sur cet album plus que Tom Meighan, le chanteur et Serge Pizzorno, le guitariste au regard méchant. Avec toujours les mêmes ambitions et une mégalomanie qui n'est pas sans rappeler leur aînés d'Oasis. Toujours les mêmes rythmes, les mêmes riffs bien troussés, quelques touches d'electro entraînantes, une voix monotone et déclamatoire, une tendance à abuser des distorsions et le même univers : la Révolution Française et les champs batailles impériaux (comme le prouve la pochette et le clip du single de l'album précédent).
Quoi de neuf alors ? D'abord, la production, orchestré par Dan The Automator, apporte une grande cohérence à l'ensemble, ce qui manquait cruellement sur les essais précédents. Le son de cet album fait sonner habilement le neuf comme du vieux, et le vieux comme du neuf, si vous voyez ce que je veux dire... Disons que l'influence est directement celle des sixties, mais que les moyens de production sont résolument modernes. Ce qui frappe sur cet album, c'est l'alliance de l'ancien et du nouveau, des ballades élisabéthaines sixties et des hymnes dance electro. Le tout plongé dans une ambiance psychédélique annoncé dès l'excellent titre de l'album, fanfaron à souhait.
Dès l'inaugural "Underdog", les guitares et les beats s'emmêlent, pétaradent, nous entraînent dans un enchaînement de délires toxiques. Un peu d'esctasy et hop, nous voilà en train de taper furieusement du pied sur "Vlad The Emplarer", un peu de LSD et hop, l'instrumental "Swarfiga" nous fait décoller. Pas d'overdose à l'horizon car l'album ne s'essouffle jamais et surprend par sa richesse, sa créativité. Jimi Hendrix est cité sur "Fast Fuse", les mélodies marocaines du génial "West Rider Silver Bullet", enregistré en duo avec l'actrice Rosario Dawson, évoque Brian Jones, pompe son intro sur le "Mellow Yellow" de Donovan, et fait penser aux Kinks, omniprésents. "Fire" et "Take Aim" perpétuent le travail effectué sur le premier album, avec encore plus de ferveur. "Where Did All the Love Go ?" est le single parfait, un hymne universel qui réunira les disco girls et les junkies du monde entier. En parallèle de ces morceaux épiques et frondeurs, des ballades très réussies viennent aérer l'album. Jamais dégoulinantes (rien à voir avec les slows écoeurants qui peuvent nous servir Oasis), elles sont, à l'image de l'album, le compromis parfait entre influences pop sixties et electro rock moderne : "Thick As Thieves" et "Happiness", deux forces tranquilles, deux roses empoisonnées.
Un troisième album sous-estimé, qui sera forcément jouissif sous la canicule estivale.