bienvenue dans les années 80
Bon suis tombé sur ce nom et je me suis dit bêtement, va écouter l'album des mecs qui ont too shy ! Le pire dans tout ça est que je me suis obéi. Quelle punition, les années 80 et le pire a mettre...
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le 11 sept. 2018
Kajagoogoo, c'est d'abord l'histoire de Limahl (son nom de scène), jeune boy de Wigan qui ne veut pas finir comme le reste de sa famille, à travailler dans les mines. Épris de musique Synthpop, il auditionne pour un tas de groupe avant de tomber sur Nick Beggs, alors éboueur, qui lui présente sa bande. Ils démissionnent tous pour prendre le temps de créer, se basent sur les premiers mots d'un nouveau-né pour le nom de leur formation « Ga Ga Goo Goo » et se relookent de façon provocatrice et très gay. Look qui fera fort impression auprès du claviériste de Duran Duran Nick Rhodes lors d'une soirée à l’Embassy Club de Londres ; il décidera alors de les produire avec Colin Thurston, pour rappel déjà derrière « Duran Duran » et « Rio ».
Puis la machine s'emballe, Paul Gambaccini, DJ sur Radio 1, reçoit sur une cassette « Too Shy », tombe amoureux du titre qu'il diffuse et les fans de Duran Duran, intrigués par ce side-project de Nick Rhodes, finissent de porter le morceau à Top of the Pops, puis à la première place des charts britanniques. Durant 6 mois, ce fût une ferveur digne de celle de la BeatlesMania, le charme de Limahl emportant toutes les adolescentes sur son passage.
Musicalement, c'est d'abord la slap bass funk de Nick Beggs qui fait toute la particularité du son Kajagoogoo, on la retrouve martelée sur une majorité des titres de ce premier album. L'introduction étrange de « Too Shy » qu'elle marque de sa présence est d'ailleurs aussi culte que le reste du morceau, où elle se veut plus festive. Si le passage par différentes phases marche très bien ici, ça sera moins le cas sur les autres pistes de White Feathers, sans doute moins inspirées niveau hooks. Après, il s'agit clairement d'une œuvre Pop qui grandit progressivement en vous, si vous en lui laissez l'occasion, si vous êtes friands de ces petites friandises 80’s.
Car à part la bass, l'instrumentation ne se démarque pas vraiment d'autres productions de la même période ; les gimmicks de leur Jupiter-8 sont aussi appréciables que kitsch, la voix de Limahl fait le travail sans rien offrir de particulier, bien que son interprétation entre candeur et folie joue beaucoup sur la qualité des titres, et la production Rhodes/Thurston, entre ABC et Duran Duran, calibre toute cette qualité variable, sans doute du mieux qu'ils ont pu, avec juste ce qu'il faut de grattes.
« Ooh to Be Ah » et son refrain un peu gênant, voire incompréhensible d'un point de vue mélodique, n'était pas le meilleur second single à choisir. J'aurais pour ma part osé le très Simple Minds « Frayo », le très A-ha « Ergonomics » ou « White Feathers » et « Magician Man » qui tentent des refrains plus intéressants, mais bon, vu que personne ne m'écoute jamais… L'ensemble reste agréable à écouter, sans offrir un album à la hauteur de leur succès éphémère.
Pensant valoir mieux qu'un groupe pour midinettes, le groupe décide de se séparer de Limahl, ce qui conduira à une animosité qui dure encore aujourd'hui. Kaja ne réitérera plus jamais succès similaire quand au chanteur, il prêtera sa voix à Giorgio Moroder pour un autre gros succès populaire et cinématographique, mais ça, c'est une autre histoire (sans fin)…
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Créée
le 10 mai 2019
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