Coincé entre l'inégal et parfois jouissif Fly On The Wall et le nul Blow Up Your Video, Who Made Who n'avait pas grand chose avec lui pour porter le poids des ans avec fierté. D'abord la bande-son du nanar Maximum Overdrive du King, puis le faux best-of paresseux imaginé pour accompagner les images de carnage à l'écran.
Les fautes de goût s'enchaînent, D.T et son fade-out lorsqu'un solo débute, le tordant Sink The Pink placé avant un Ride On superbement chanté par Bon Scott, un Who Made Who en introduction qu'on croirait chanté par Axl Rose, rien ne semble fonctionner. Et pourtant. L'ensemble marche parce que AC/DC a toujours trouvé la bonne méthode pour faire d'une chanson moyenne un titre qui vit, porté par les Dieux du Blues mis sous haute tension et par un quatuor de musiciens parfaitement en place.
La section rythmique a toujours été l'une des plus impressionnantes du hard-rock et du rock tout court. Et lorsque Hells Bells intervient, les cloches leur donnent une fois de plus raison : le film a beau être raté, la compilation artistiquement douteuse, AC/DC reste cette espèce de montagne qu'on voit à l'identique depuis plus de quarante-cinq ans, tout en continuant d'en imposer sévère.