Un coup de blues
The Pretty Reckless est un groupe qui a sorti deux albums excellents. J'étais enthousiaste pour la sortie de ce nouvel opus, et puis les premiers morceaux ont commencé à sortir. Je trouvais Take Me...
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le 23 oct. 2016
7 j'aime
Des avis j'en propose assez peu. D'autres font cela beaucoup mieux que moi et SensCritique recèle d'opinions en suffisance et suffisamment divergentes sur une même oeuvre pour se faire une idée raisonnable de cette dernière sans que je me sente de m'en mêler.
Alors quand je suis amené à prendre le clavier personnellement, c'est soit pour faire part d'une profonde désapprobation, soit d'une très agréable surprise et généralement pour des articles assez peu critiqués, ici le troisième opus du mésestimé groupe de Momsen, dont je me fiche qu'elle ait pu avoir une carrière d'actrice dispensable que je n'ai pas suivi plus que de raison (disons que j'ai gentiment apprécié la série Gossip Girl) pour aujourd'hui se consacrer pleinement à sa musique, qu'en revanche elle fait bien.
Une certaine sincérité émane du travail effectué par le trio l'accompagnant depuis leur débuts qui, au-delà de sa louable discrétion volontaire dans les médias influant probablement sur cette relative transparence dans la reconnaissance, se dote de solides arguments en terme de compositions et d'influences, sans omettre une qualité de jeu convaincante parmi les musiciens.
Si leur première tentative concrète restait sage et sans réelle autre prétention que de vouloir se lancer dans l'industrie par un rock primaire mais efficace, le second lui, apportait définitivement sa petite contribution à l'édifice des formations talentueuses en devenir. Je pense notamment à Burn et Dear Sister, d'un acoustique notable en comparaison des riffs outranciers généralisés sur le disque, puis cet Absolution délicatement bluesy ou encore l'engageant Sweet Things tout en contraste, démontrant combien Momsen n'est pas qu'une people avec de beaux cheveux ou un corps vendeur, mais aussi une vocaliste habitée qui le fait savoir.
Déjà, The Pretty Reckless faisait alors mûrir sa musique. Tout en restant accessible entendons-nous bien. Il y a une large base commerciale dans tout cela. Néanmoins la dame dispose d'un savoir-faire non feint dans l'art d'enrober proprement son produit et dispose d'un réel désir d'aller de l'avant musicalement, l'atteste ce nouvel opus injustement boudé, pour un barème largement inférieur à celui de Light Me Up... Jesus WTF !!!
Moins brut, plus progressif, le son en oublie d'être bourrin (sinon sur deux pistes, seulement) pour se révéler plus variable et l'auditeur s'apercevra vite qu'on est loin d'un sous-produit formaté uniquement destiné au marché grand public, sinon dans le fait que The Pretty Reckless c'est la bande à Momsen. Affirmation plutôt douteuse d'ailleurs vu qu'elle laisse manoeuvrer les autres membres, principalement le guitariste qui coécrit la plupart des pièces.
Ici pour Who You Selling For, dès l'ouverture l'on en oublie l'insolence et l'impulsivité du Metal radiophonique des artisans responsable de Light Me Up et Going To Hell. Il y a une mélodie, ouvrant une composition à tiroir, une atmosphère qui s'installe... The Walls Are Closing In / Hangman affirme le souhait d'émancipation d'un genre qu'on risquait de leur assigner à Momsen et ses gars, amorcé en douceur depuis leur EP de 2012 (Hit Me Like A Man) dont les prémisses de l'expérimentation se faisaient sagement entendre.
Un constat qui n'ira qu'en se confirmant avec le puissant et guttural Oh My God qui, couplé à Living In The Storm, offrent la partie dur de l'album avec le plus conventionnel Take Me Down.
Prisoner est un peu poussif et fait office d'unique faux-pas de cet ensmble hétéroclite incluant également le pesant The Devil's Back, sa planante partie instrumentale.
Mad Love, son groove indéniable, ainsi que Back To The River à la formidable rythmique gratinée de solos habités. Notons d'ailleurs le travail effectués sur ceux-ci dans cet album, tous différents dans leur approche stylistique confirmant l'éclectisme voulu par la jeune femme, étonnamment peu sur d'elle et souffrant visiblement d'une dépression légère au vu de la teneur de ses textes, sans doute personnels...
Malgré mon attachement pour ce groupe je n'en attendais rien de plus dans une potentielle troisième offrande, honnêtement. Je me disais qu'au mieux j'aurai de la grosse riffaille prétentieuse sans originalité et que ça me ferait passer le temps, quelques jours... Or ils ont eu ce mérite de pouvoir me surprendre. Positivement.
De belles choses dans leurs précédents travaux laissaient augurer d'audacieuses transitions dans le contexte majoritairement balisé des formations de ce genre, et Who You Selling For en est un exemple convaincant.
Album pertinent aux ambiances multiples servies par une agréable technicité guidée d'une voix assumée par la charismatique chanteuse qui gère son instrument sans jamais en faire trop, ni trop peu.
Je ne peux de fait que vivement vous conseiller d'y jeter une oreille attentive sans a-priori. Parce que si j'exagère un peu le trait dans l'essai, c'est pour attirer l'attention sur un groupe qui mérite à être découvert, dont l'intégrité demeure plus manifeste que pour d'autres groupes rock fainéants qui n'innovent jamais, dans cette inertie propre à ceux qui se satisfont d'une industrie sclérosé tendant à perdre ses valeurs au fur et à mesure que la radio tue cette activité culturelle.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 14 janv. 2017
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2 commentaires
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