Playboi Carti avec sa relation fusionnelle musicalement avec Pi'erre Bourne avait su se créer une place à part dans la trap moderne. On pouvait presque parler de quelque chose d'expérimental tant l'adlib était devenu le rap, le tout sur les instrumentales électroniques du producteur. C'était comme si on avait un rappeur à mettre en parallèle avec Young Thug: pour les deux, les paroles n'importent plus et l'un utilise sa voix pour les mélodies tandis que l'autre pour les adlibs répétés en boucle. Finalement, après Die Lit (dont j'ai déjà parlé), Carti va créer une hype énorme autour de son album attendu Whole Lotta Red, qui sortira le jour de Noël 2020.
Avec son second album, Carti se sépare de son beatmaker pour aller vers une tout autre direction: l'esthétique punk. Carti y utilise sa controversée baby voice pour ne plus caresser l'instrumentale comme sur ses projets précédents mais cette fois agresser les beats criards de l'album, celui-ci s'étant séparé de son beatmaker sur la plupart des morceaux (bien que Pi'erre soit tout de même un peu présent). Whole Lotta Red est presque un album concept, hyper cohérent et qui peut sembler très répétitif aux premières écoutes comme sur Die Lit, le nombre immense de morceaux très courts sur une heure n'aidant pas. C'est d'ailleurs totalement le défaut de Whole Lotta Red: il semble s'éterniser à l'infini et ne parvient plus à surprendre au bout d'un moment, malgré la présence d'excellents morceaux. Malgré cela, Carti a vraiment le mérite d'innover dans cette trap qui semble stagner depuis déjà quelques années, même si le résultat peut-être parfois un peu brouillon.
Finalement, Whole Lotta Red a le mérite d'exister. Je suis assez mesuré sur l'album et j'aime bien quelques morceaux, mais il est trop répétitif pour moi.