Avec un peu plus d'assurance et de caractère, "Why Me? Why Not." avec un point à la fin démontre qu'il n'en faut pas beaucoup à Liam pour asseoir sa réputation de bon faiseur de rock artisanal, rétroviseur réglé bien en arrière sur le larsen des Who ou sur le micro de Lennon. Et pourquoi pas, dit-il.
Frimeur mais jamais prétentieux, l'album aligne les productions propres et attendues où s'entremêlent joyeusement et furieusement gros rock saturé, balades fragiles, bluettes pop, paillardises avec le majeur bien tendu, mélodies bien ciselées et final brumeux en forme de fourre-tout artistique comme si Liam voulait démontrer toute l'étendue de sa grammaire rock. La voix est saturée d'années de purine mal digérée et l'écho rauque (ou rock) sonne comme un bon 8 cylindres en V.
Malheureusement, si la machine tourne au départ à plein régime, l'album paraît trop calculé, trop calqué sur son modèle As You Were qui avait pour lui la fraîcheur et l'effet positif procuré par le plaisir d'entendre enfin un premier album à la hauteur des ambitions démesurées de son auteur. C'est une démonstration mature et un peu moins arrogante qui diffuse un plaisir certain parce que, même en gros con fini totalement imprévisible, Liam Gallagher reste un des types les plus bizarres et attachants de la scène rock actuelle très -trop- propre sur elle.