Quand l'adjectif doux-amer prend tout son sens...
En cette année 2015, nombre de groupes qui occupaient une belle place dans mon coeur musical ont sortis un nouvel opus. Après la déception inattendue du groupe blues-rock Alabama Shakes, qui n'est plus vraiment blues-rock, me voici confronté au cas d'espèce Mumford & Sons. Sacré cas...
Sacré cas, parce que tout ce à quoi nous avait habitué le groupe anglais s'est envolé. Comme j'aime à le répéter, le fait qu'un groupe cherche à se renouveler musicalement est synonyme pour moi d'une grande ouverture d'esprit. Un groupe est toujours tenté d'explorer de nouveaux horizons musicaux, afin d'éviter de s'enfermer dans un schéma trop répétitif d'album en album. Certains réussissent d'une main de maître, d'autres échouent. Je vous laisse deviner où se situe ce Wilder Mind de M&S.
Oui, c'est un échec. On ne retrouve plus le petit quelque chose qui fait que. La même flamme, la même vivacité dans le jeu. La plus grande, la plus douloureuse déception est l'absence de banjo. M'étant déjà fait remarquer sur la vidéo YouTube de Believe avec mon commentaire très accueillant ("WHERE'S THE FUCKING BANJO", oui c'était moi), je ne faisais que souligner un élément essentiel pour que la recette prenne. Le banjo apportait ce côté folk, dépouillé du groupe. Et par quoi l'ont-ils remplacé ? Une batterie. Oui, une vraie batterie, pas seulement une grosse caisse actionnée par le pied du chanteur. Mumford & Sons a voulu passer à la vitesse supérieure, il a calé.
Que reste-t-il de cet album ? Une pop gentillette, qui s'écoute toujours très facilement (grâce notamment à un sens des mélodies toujours aussi efficace de la part du quatuor). C'est sympa, ça passe très bien en musique de fond, mais la magie n'opère plus réellement. Et on se surprend déjà à attendre le prochain album qui viendrait réparer le mal causé...