J'ai rencontré un Zomby dans une ruelle sombre
Commencez par regarder cette vidéo et n'allez pas plus loin dans ma critique si cet univers ne vous parle pas : http://youtu.be/E5fccx15b2k
Déjà 7 ans que cet anglais sévit sur la planète électro et on ne sait toujours rien de lui. Se cachant, lors de ses rares prestations en public, sous le masque d'un joker, tenant secrète son identité, il n'est en revanche pas avare musicalement. Des centaines de morceaux, très souvent directement balancés sur YouTube, bon nombre de EP's et dorénavant trois albums.
Deux ans après son arrivée au sein du label 4AD, Zomby confirme ce qu'on avait cru deviner sur "Dedication" (1), il est bien décidé à nous entrainer dans des sables mouvants qui peu à peu vous étouffent.
"With love", et ses 33 morceaux au compteur, est entêtant, obsédant, doux et violent, parfois crasseux et fatigant, au sens physique du terme.
"With love" est vilain comme un virus, en l'écoutant on a la sensation que des pustules immondes vont soudain recouvrir notre épiderme.
Accepter de plonger dans "With love", c'est un peu comme se balader dans un quartier chaud la nuit, avec cette excitation et cette peur mêlées de faire une mauvaise rencontre au détour d'une ruelle sombre.
Se promener dans "With love" c'est risquer de croiser Trisomie 21, "Black rose", "Pyrex nights" ( http://youtu.be/NxojlDVy21w ), "Soliloquy" ( http://youtu.be/CgPRVTHAnds ) ou "Sphinx" se montrant aussi tristes, inquiétants et mélancoliques qu'une "Fête triste" *. Ou encore NIN et Suicide ( "Overdose" : http://youtu.be/FXyA-hv5IxA ), et pourquoi pas Psyche ( "Memories" et sa bonne vieille new-wave 80's synthétique : http://youtu.be/DDqJgQD1D84 ).
"With love" n'est pas un simple album, c'est aussi un film. Zomby porte ici terriblement bien son nom, et les brûlants "Horrid" ( http://youtu.be/52agbKW2Fx0 ) et "How to ascend" semblent tout droit sortis d'un bon vieux giallo, d'un Carpenter ou d'un Romero.
"With love", ça s'écoute au casque, dans le noir... et ça fait peur.
* http://youtu.be/Rfxf8PQi5B4
(1) http://www.senscritique.com/album/Dedication/critique/23997304