Dans la catégorie "One-Hit Wonder", je demande F.R David, auteur du sublime single "Words" qui fera tomber dans l'oubli tout le reste de sa carrière. Bon, faut dire qu'avant les années 80, il n'a rien produit de réellement remarquable, à part quelques feats vocaux et à la gratte, ici et là pour des groupes comme "Les Boots", "Les Variations" et surtout "Vangelis" (le seul de vraiment notable). Ses débuts en solo sont tellement bons que même sa page Wikipédia oublie de préciser la sortie de son premier 45 tours en 1969 "Bal, Joli Bal". C'est donc vraiment en 1982 avec le single éponyme de "Words" que la carrière de Robert Fitoussi, de son vrai nom, s'envole.
Quand même! Dans les tops du monde entier, 8 millions de copies vendus ce 45 tours! Ce n'est pas n'importe quoi! Il faut dire que même pour moi, ce morceau est un pur chef d'oeuvre de synthpop romantique, avec un titre et des paroles qui parlent tout simplement à tout le monde, une facilité dans la composition mais qui fonctionne si bien, c'est beau, il n'y a juste rien à redire. Il aura beau essayé, il n'arrivera jamais à faire mieux, en même temps, la barre était haute niveau mélodique. Faut-il pour autant jeter le 33 tours?
Et bien non, le reste n'atteint pas cette excellence mais reste tout de même très bon! Le deuxième single "Pick Up The Phone" par exemple reprend ce thème de l'Amour sur un air qui pourrait rappeler une BO de Rocky. Puis les bons titres s'enchaînent, soit l'on trouve ça trop kitsch, soit l'on apprécie et c'est mon cas, hochant la tête bêtement sur sa façon de donner le rythme en tapant sur ses synthés, tel un métronome. Des airs de "Call me" de Blondie sur "Givin It Up"... des airs de Bee Gees, des Buggles même! Lorsqu'il sort de son style "post-disco", il s'en sort pas mal non plus, proposant de belles petites ballades. Sébastien Tellier n'aurait pas renié le son produit sur "Rocker Blues" ou "He" par exemple, et "Music" est un troisième single plutôt honorable.
Alors oui, même si aucun autre morceau n'arrive à la hauteur de "Words" et que la face B baisse en intensité, ce premier (oui, appelons-le tout de même "premier") n'est pas dénué de charmes et devrait ravir au moins les fans du single, au mieux, les mordus de synthpop en tout genre. Cocorico à notre français et sa voix fluette qui ont conquis le monde entier.