Je ne connais pas Julien Clerc. Du tout. Pendant très longtemps, je n'ai pas été intéressé. Sa voix m'était même assez antipathique. Cette espèce de chevrotement était un poil horripilant. Je suppose que cela a suffi à m'en tenir éloigné. Et puis quelques chansons entendues, ici et là, ont allumé la petite lumière de la curiosité. J'ai bien aimé envie d'essayer Julien Clerc. Je voudrais essayer proprement, en partant du début, histoire d'entendre la progression du bonhomme. Aussi ai-je mis la main sur son premier album. La qualité sonore n'est pas toujours en rendez-vous et peut m'irriter parfois. M'enfin, c'est mieux que rien. Les premières écoutes ne font pas mal à l'oreille dans l'ensemble. Mais ne touchent pas vraiment non plus. A force de l'écouter l'album devient familier, et je me mets doucement à l'aimer. Doucement.
1/ Yann et les dauphins:
Ça commence fort avec un style somme toute classique, de la chanson française à texte, mais justement le texte est pour le moins bizarre. Pas simple. Quelle idée?! Je suppose qu'évoquer des dauphins et des pirates suffisait à susciter des images poétiques? Reste que la musique pour entrainante qu'elle soit ne parvient pas à transcender un texte un brin abscons, confus et peu frissonnant. Ça s'entend mais rien d'extraordinaire.
2/ Les vendredis:
Le son de ce morceau est particulièrement mauvais. Ça bave. La voix de Julien Clerc vibre déjà. Le texte est toujours aussi nébuleux. Difficile pour ce texte de claquer. Je n'aime pas trop.
3/ La petite sorcière malade:
Celle-là me plait beaucoup malgré le son pourri. La structure mélodique me parait très équilibrée, montante, variée. Texte toujours complexe, mais je m'en fous sur ce coup, car la musique et la voix du chanteur forment un ensemble bien bâti. C'est dense et solide. Bonne chanson.
4/ Le delta:
J'aime bien la musique même si elle est loin d'être parfaite. Il y a là quelque chose d'original, d'entêtant. Encore une fois la voix du chanteur épouse parfaitement les volutes musicales, ces changements de ton et de rythme. Originale et jolie, j'aime bien.
5/ Sur tes pas:
Le style est proche des deux précédents morceaux, mais le lyrisme des violons associé à la voix trainante me plaisent davantage. J'aime énormément. Sans doute la chanson que je préfère de l'album. J'aime sa progression. Le style grandiose reste marqué par son époque. Certaines caractéristiques font penser à du Ennio Morricone. Je ne saurais préciser comment ni pourquoi, désolé. J'adore.
6/ Ivanovitch:
Style très différent, années 30? Entêtante. Le refrain peut accrocher l'oreille et vous entrainer. Mais elle semble un peu trop simple. Le texte n'est pas des plus éblouissants.
7/ La tarentelle:
Je ne sais pas pourquoi mais cette chanson me fait penser à Nino Ferrer. Association d'idées? Probable. Je ne suis pas dérangé, mais elle ne retient pas spécialement mon attention. Bof. Dommage.
8/ L'amour en chantier:
J'aime bien. Peut-être parce que je trouve le texte plus lisible? Parce que le style est plus swinguant, plus sixties?
9/ Jivaro song:
Texte et mélodie simpliste. Peu d'intérêt. A la rigueur, elle est un peu irritante car trop répétitive.
10/ Julien:
Premier album : premier album éponyme. J'ai cru remarquer qu'il s'aime bien Julien Clerc, non? Le texte est très lisible. La musique très seventies. Chanson audible, mais peu emballante au final.
11/ La cavalerie:
Chanson plaisante pour conclure. J'aime bien car elle est bien fichue : mélodie, rythme, texte et voix offrent un tout plutôt joli à écouter. Très agréable.
L'album ne sort pas vraiment de l'ordinaire, mais la voix de Julien Clerc est déjà très particulière. Les textes sont beaucoup trop faibles, hasardeux et poussent le verbiage à des extrémités qui me laissent sur le bas côté. De fait, c'est sans doute plutôt moi qui suis faible. Suite aux nombreuses écoutes, je peux dire que j'ai eu du mal à l'apprivoiser. Mais on peut y arriver. Album moyen donc. Comme la plupart des textes sont d'Étienne Roda-Gil, un de ses auteurs favoris, l'apprentissage du Julien Clerc s'annonce une tâche compliquée pour moi. Mais j'ai vraiment envie d'essayer, histoire de mourir moins con.