Cet album posthume est le testament de Bill Evans, son chant du cygne.
Mélancolique, pensif, doux, poignant, les mots me manquent pour qualifier ce joyau d'un artiste oublié et délaissé déjà de son temps.
Chaque morceau est un voyage entre impressionnisme ravelien et jazz, à la frontière ou les fausses notes sonnent juste.
Cette oeuvre n'est pas ambitieuse, pompeuse, elle ne trompe pas, c'est une oeuvre humble, qui touche pourtant beaucoup plus loin que ses ambitions, étant, déjà a l'époque, complètement déconnectée de son temps.
C'est un poème, ou plutôt une oraison funèbre, un Auto-Portrait du flot des pensées de ce grand pianiste, éternellement à contre-courant...