Si sortir d'un télé-crochet est rarement synonyme de production qualitative, il arrive que certains échappent à ce qui ressemble à une inéluctable destinée lorsqu'ils disposent de qualités autres que vocales. Yseult, finaliste d'une énième saison de la Nouvelle Star, avait su semble-t-il enthousiasmer le public et le jury avec son univers (Manoukian aurait déclaré: "Tu ressembles à une déesse romaine en lévitation, observant et dominant l'horizon de par ta simple présence mystique"), au point d'attirer l'attention de Da Silva, chanteur et auteur français qui m'est plutôt sympathique. Soit. Laissons-lui une chance me suis-je dis.
Perdu. Oui perdu, car si Yseult échappe à l'écueil de l'album de reprise voué à sombrer dans l'oubli (coucou Sophie-Tith et Olympe), très à la mode en ce moment, ce premier opus éponyme est ni plus ni moins qu'un énième album pop sans réelle saveur. Et ce, malgré les efforts de postures: on essaie de faire un habillage vintage pour la démarquer, des synthés un peu kitsh mais pas trop pour que le tout soit cohérent, et des textes pas forcément joyeux pour contraster avec l'ambiance générale du disque (coucou Stromae).
Dire que j'ai passé un moment désagréable serait mentir, on a vu bien pire. Mais quand je vois des journaux titrer "une star vient d'éclore", je ris. On tient juste là un pur produit de l'époque, ni bon ni mauvais, juste dépourvu d'âme. Aussitôt écouté aussitôt oublié.