Album Metal de l'année
Du Rammstein comme on aime en +++ L'album est brutal et doux à la fois (mais quand même très brutal) avec beaucoup de diversité dans les morceaux On sent qu'il est vraiment travaillé jusque dans...
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le 28 avr. 2022
6 j'aime
Coucou,
Presque trois ans jour pour jour après leur dernier album (que je nomme toujours SPIEL quand certain le nomme l'Albumette, hahaha, qu'est-ce qu'on s'marre), Rammstein propose avec ce ZEIT un album qui souffle le chaud et le froid.
C'est assez culotté d'ouvrir un nouvel album avec pareil morceau (en particulier quand la désormais culte Deutschland ouvrait l'oeuvre précédente) et la première écoute risque de laisser sur la fin beaucoup de gens. Musicalement, c'est quand même plus compliqué car c'est sympathique mais ça manque de quelque chose... Le tout est assez plat. Non, ce n'est pas "triste" comme son nom l'indique, c'est juste plat et, en ce qui me concerne, c'est la première fois que je considère que Rammstein se plante dans son intro (c'est un peu comme les concerts de la tournée précédente qui commençaient pas Was ich Liebe, j'ai toujours pas compris). Notons que le morceau est tiré d'un poème du chanteur du groupe. Vous sortirez ça au Hellfest, z'aurez l'air intelligent trois secondes (putain, mais je suis méchamment con gratuitement, et dès le début, ça promet !).
Le porte-étendard de l'album et, une fois encore, je trouve le placement étrange... Nous allons le voir après mais Zeit cannibalise non seulement la précédente Armee der Tristen mais aussi, et surtout, la pauvre Schwarz qui va suivre.
En effet, on retrouve dans Zeit ce qui fait la force du Rammstein 2.0 : l'abandon du metal pour revenir sur du rock en mode couplet efficace +une instru très sympa avec un fond de guitare qui sonne légèrement (et délicieusement) post-rock à mes oreilles (allez écouter le groupe Envy, au passage) + refrain qui résonne dans la tête et qui va graduellement s'étoffer au fil du morceau, au fil du temps qui passe. Car c'est bien de cela dont il va s'agir dans l'album : le Temps. Notre lutte contre celui-ci et nos mensonges pour tromper un "ennemi" qui n'a pas de visage ni de but propre.
Heureusement, il y a bien un moment où "nous avons tous vécu l'instant parfait".
Alors ce n'est pas que le morceau est inintéressant (car il est vraiment sympa en réalité) mais -bordel de pute à queue, c'est à nouveau très très plat et le placer après Zeit, c'était pas la meilleure idée du siècle. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une chute de l'album précédent et mon petit doigt me dit que je ne suis pas loin de la vérité.
L'un des problèmes réels de SPIEL, l'album précédents, c'était le trio compliqué Was ich liebe, Diamant et Weit Weg qui, sans être mauvaises (au contraire d'ailleurs), formait un véritable ventre mou. Et je pense que Schwarz aurait traditionnellement était un morceau parfait à coller en 8 ou 9ème possition d'album. J'ai l'impression qu'avec ZEIT, Rammstein ne veut pas de "temps mort" (comme quoi, la notion de temps...)
Un morceau très similaire à Tattoo de l'album précédent, Giftig est un petit moment de grosse guitare à la Rammstein mais sans plus. Bon, on a quand même une amorse d'un truc qui choquera énormément sur la fin de l'album, on en reparle quand on aborde le morceau Lügen.
Quant à Giftig, disons qu'on aura sûrement un énième clône dans quelques années sur le prochain album. A moins que...
On peut déjà commencer par dire que le clip fait marrer avec des vieux fans fidèles au point qu'ils continuent de montrer leur ferveur jusqu'en Ehpad (nique-toi, Orpea) auprès de leur groupe de cœur, ce dernier refusant de vieillir quitte à couper et remonter des parties de corps voir changer d'identité s'il le faut.
Si vous avez lu la phrase précédente sans reprendre votre souffle, très bien. Sinon, il est temps de se remettre au sport. C'était gratuit, de rien, merci mon cul.
Revenons au sujet : je trouve que le morceau est efficace et même si le couplet est, une fois encore, plat, le refrein est vraiment bien cool. Je retrouve un son de la vieille Allemagne des années 70-80 que j'aime bien.
La SEX de l'album précédent en version 2.0. OK, next.
Je sais que je vais faire hurler mais, pour le coup, j'ai l'impression d'avoir un morceau qui sort tout droit de ROSENROT (qui était un album composés de chutes de REISE, REISE). Il me rappelle en fait pas mal l'ambiance instaurée par Feuer und Wasser et mine de rien, ça colle vraiment très bien ici. Mention spéciale à la sublime dernière minute dernière minute qui est introduite en douceur tout du long des trois minutes précédentes.
Si vous avez aimé Puppe, il est fort probable que vous appréciez sa version B-Side qu'est Angst. Quoique plus gentille, on y retrouve quand même le même feeling indus un peu glauque et qui se grave dans votre tête. Un des morceaux les plus efficaces et sur lesquels on reviendra le plus avec plaisir.
Ou plutôt Gros Seins mais si vous pouvez écouter du Gronibard, c'est toujours ça de gagné dans cette critique.
Dicke Titten est un titre complètement con. Littéralement. C'est juste débile. Mais le refrein fait pouffer les trentenaires-quarantenaires dans les clubs libertins (comment je sais ça, moi ?!), c'est toujours ça de gagné.
S'il y a trois ans Ausländer était le morceau qui faisait couler le plus d'encre, on peut dire sans se tromper que Lügen est celui qui surprendra le plus ici. Evidemment, vous savez que je vais parler de "la grosse feature" : l'auto-tune.
Avant ça, une fois encore, la guitare façon post-rock fait tellement plaisir. Putain de merde, on se croirait revenu dans Seemann pendant quelques secondes et ce mensonge fait du bien.
Puis le refrein et là, la première fois, on pense à nos meilleurs chanteurs français.
Hein ?! Christophe ? Aznavour ? Balavoine ? On vous emmerde, les boomers ?! On parle de vrais chanteurs qu'on voit à la TV. Maître Gims, y a quand même "Maître" dans son nom, bordel ! Vous respectez, ok ?! Et JuL aussi !!
Bref, l'autotune surprend énormément et colle au thème du morceau qui parle d'un menteur qui se ment à lui-même et au monde qui l'entoure. L'autotune, ce mensonge artistique est donc, certes, pas très fin... mais Rammstein n'est pas toujours le groupe le plus fin du monde.
Mine de rien, si vous tendez l'oreille, on a là sur le dernier tier l'une des plus grosses prestations vocale en studio de Till Lindemann ever.
Au revoir et adieu jolie fille madrilène , Au revoir et adieu jolie fille d'Espagne. Ah non, merde, je me suis planté.
On a vécu des bons moments, quand même. Le morceau s'ouvre très efficacement sur des acclamations que l'on pourrait presque visualiser avec les différents albums du groupe qui défilent. Tout tend vers la révérence ultime. Le dernier cadeau d'un groupe qui a fait le tour de la question. Qui sait que son temps (!) est compté et qu'il faut savoir dire au revoir. Mais est-ce que lorsqu'on dit au revoir, il faut raccrocher ? Quand on a une boutique à faire tourner, on fait le boulot et on prend le temps (!) de continuer.
Vous l'avez compris, je ne crois pas que Rammstein s'arrêtera là. Je dirais plutôt qu'on est avec cet album en pilotage automatique mais conscient. A nous de voir si nous acceptons cela ou non. Cela se traduira par le succès ou non de cet album.
Sur ce, Adieu, goodbye, Auf Wiedersehen, si bon était le temps passé à vos côtés.
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ZEIT est un album intéressant mais plombé par trop de morceaux sont, soit des c/c, soit qui tombent à plat. D'ailleurs, pour la blague, la meilleure critique que j'ai lu sur l'album c'était ça : "Sympa l'album de B-sides de Emigrate chanté par Till, mais il est ou le nouveau Rammstein ?"
Heureusement, quelques titres portent l'album avec efficacité.
Les meilleures : Zeit, Angst, Lügen, Adieu
Créée
le 9 mai 2022
Critique lue 317 fois
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