Ah la la, on a beau être bienveillant, on avait quand même du mal à retrouver notre M’sieur Eddy dans la 1ère moitié des années 70 ! Des albums sans inspiration malgré quelques chansons plutôt sympas à sauver et qui ne marchaient pas auprès du public. Il va même sortir 2 albums en 1972 et ce « Zig Zag » est son 1er, enregistré dans plusieurs studios et avec différents musiciens dont certains très éloignés de l’univers musical d’Eddy (ce qui d’ailleurs peut être intéressant) : ceux du groupe de rock progressif Zoo mais aussi des membres de Magma (mais sans doute pas Christian Vander) et Axis. Le résultat n’est pas une catastrophe du tout mais comme les précédents et les suivants, manque de chansons suffisamment solides pour tenir la distance. « C’est facile » sera un mini-tube, passant pas mal en radio mais bien que sympa et mélodique, elle ne restera pas dans les mémoires (jusqu’à ce qu’elle soit réutilisée pour une pub il y a quelques années, tiens !). L’album n’est pas désagréable donc, il a tendance à partir dans tous les sens, trop en tous cas pour être convaincant réellement (rock, folk, soul, psychédélique…). C’est le cas de « En revenant vers toi », « Stop », « La nuit des maudits », et puis survient le petit bijou de cet album avec « Cash » dans lequel Eddy se confie comme jamais il ne l’a fait avant et sans doute après, à part dans le magnifique « M’man » quelques années plus tard. Il nous raconte son quotidien de gosse de Belleville dans une famille populaire mais aimante, Claude Moine évoque son père avec tendresse qui n’est plus là et même sa carrière alors dans le creux de la vague. Une chanson très touchante et lucide, on comprend qu’il y soit attaché. Cet album imparfait a pourtant ses afficionados parmi les fans d’Eddy, ce dernier y testait des choses différentes mais qui sont loin de fonctionner. A ce moment-là, on se demandait où allait Eddy et son 2e album sorti la même année, « Dieu bénisse le rock’n’roll » n’allait pas rassurer ses admirateurs.