Après le controversé mais sympathique Protos, j'étais quand même assez curieux de voir ce que Savant allait pondre. Annoncé assez longtemps avant sa sortie, Zion avait de quoi donner et de quoi montrer qu'Aleks en avait encore dans le ventre.
Verdict ? C'est réussi. Sans être un chef-d'œuvre total, Zion nous transporte pendant 1h20 dans un monde médiévalo-arabo-fantastique assez intrigant. Savant va toujours plus loin dans le transgenre en mélangeant un électro puissant, tantôt violent, tantôt plus émotionnel, mais toujours recherché, avec des mélodies et des rythmes orientaux entre l'harmonieux et le carrément flippant.
Allez, une petite review track par track pour approfondir :
Donc, Anunnaki, intro orchestrale apocalyptique avec quelques sons un peu futuristes, une bonne intro qui nous met directement dans l'ambiance. Ensuite arrive Arrival : électronique, puissant et au ton beaucoup plus dramatique, un son et un rythme très travaillés, mais le morceau est malheureusement trop répétitif. Alors oui, la mélodie est franchement super mais elle tourne en boucle tout le long sans changements majeurs, et c'est dommage parce qu'un peu plus de variations auraient donné une excellente track.
Après ça on a droit à Apocalypse, peut-être l'une des plus attendues (en provenance directe du "Unfinished business" publié au début de l'année), pas incroyable mais prenante avec sa "mélodie" et son drop bien dévastateur, avec toujours cette touche chiptune propre à Savant. Et un petit bout de metal à la Overkill pour finir en beauté.
Et directement s'enchaîne Crusade, marche guerrière avec ses allures de big room/house moderne (mais en mieux, faut pas déconner) croisée avec une mélodie style arabique bien torturée. Desert Eagle et Castle Of Gods, deux très bonnes tracks qui mêlent des sons orchestraux et carrément futuristes dans une progression grandiose et très mélodique. Mention spéciale au gros drop dubstep bien violent de Castle Of Gods.
Nazareth ensuite, une espèce de glitch-hop/complextro bien puissant agrémenté de samples et de petites mélodies à la flûte, assez marrant, puis Princess Of Zion, un drumstep carrément torturé et bien rythmé (badass pour une princesse) avec une mélodie très sympa et même un petit sample de Together (années Vinter in Hollywood) pour couronner le tout.
Outcasts fait figure d'entracte au milieu de cet album jusqu'ici assez endiablé. Plus détendu mais toujours très rythmé, on se sent presque flotter au-dessus du royaume de Zion sur un petit nuage... Les percussions, les mêmes que celles du reste de l'album, ne collent pas très bien au style mais c'est quand même très agréable.
Et on repart tout de suite dans l'apocalypse avec Shazam, pas la meilleure mais qui se laisse bien écouter avec ses airs de bataille féroce et épique sur un fond dubstep. Spider, violent et flippant comme il faut, Royality, avec sa belle mélodie au son bien torturé, plutôt prenante même si je ne suis pas fan de ce son de basse. Mecca, où des voix orientales mélodieuses se mêlent à toute la violence du complextro, portée par des percussions du tonnerre (sûrement la meilleure track).
Meshugga, électro-house avec un son bien distordu porteur de malheur et de cataclysme. Le drop est un peu faible par contre, avec un son trop distordu, pour le coup je préférais la preview qu'on avait pu entendre (vite fait) sur le facebook de l'artiste. Mais le reste est bien rythmé et les sons s'entremêlent dans une annonce de fin du monde imminente. Vient ensuite Sons Of Babel et sa longue intro (qui rappelle un peu "Prototype" à certains moment) et son drop entre complextro et mélodie arabe aux instruments orientaux surexcités. Puis on finit en beauté avec Zion, qui reprend un peu tous les styles explorés, entre petit world au banjo avec la jolie voix de Savant et dubstep épique, pour finir en beauté notre périple au pays de Zion...
Pour conclure, Zion est un très bon album, dans la continuité de l'œuvre de Savant. On pourra reprocher quelques passages répétitifs (même si pour le coup, il a fait des efforts avec de nombreux patterns sans motif régulier) ou qui perdent un peu en rythme, mais Zion reste dans l'ensemble un album très expérimental, qui mélange et torture les styles dans tous les sens pour en tirer une expérience unique. Digne du grand Savant.