Zut Alors !
Avec ce disque, Frank Zappa fait un virage à 180° ... fini les incursions jazz ou contemporaines, ici ce que vous aller fleurer, c'est des effluves heavy, bluesy et rocky. La pochette également est...
Par
le 30 août 2021
5 j'aime
Au début des années 70, Frank Zappa & The Mothers se sont placés aux avant-postes du jazz fusion avec une série d'albums marquants et exigeants (Waka/Jawaka et The Grand Wazoo) avant d'exposer aux yeux du monde une série de live tantôt bavards (Roxy & Elsewhere), brutaux et bluesy (Bongo Fury). Depuis le mythique Apostrophe ('), Frank Zappa semble amorcer une série d'albums électriques et électrisants aux frontières du hard-rock. Zoot Allures en est l'élément culminant et virtuose.
Démarrant véritablement avec Black Napkins, après un Wind Up Workin' In A Gas Station anecdotique et dont on jurerait être un outtake de One-Nite Sensation, Zoot Allures trouve avec cet instrumental l'un des soli les plus célèbres de toute la carrière de Zappa et l'une de ses grandes signatures, immédiatement mémorable. C'est aussi avec The Torture Never Stops que Zappa ridiculise avec presque dix ans d'avance la provocation de Gainsbourg et les ébats salasses de Love On The Beat. Le titre, à la rythmique lourde et métallique, est ponctué de cris de plaisir et de douleur tellement longs qu'ils font saigner du nez. Ms. Pinky n'est pas en reste et semble sortir d'une cave à plaisirs, balourd et synthétique, il met en avant les tics vocaux de Zappa qui n'auront jamais été aussi graves qu'ici, voire complètement parodiques (Find Her Finer).
Enfermés dans un échos grandiloquent, quasi tridimensionnel voire binaural (Lou Reed en fera un leitmotiv du son avec Street Hassle sorti deux ans plus tard), l'album semble être accouché une décennie plus tard tant les gimmicks de son et de riffs semblent pasticher le rock des eighties et ses arpèges hard core dégueulés entre les doigts et le manche bien tendu. Ce qui peut ressembler à un énième tour de force à la guitare n'est jamais trop loin de l'auto-parodie mais constitue pourtant l'entrée d'une phase nouvelle dans la carrière de Zappa. Toujours avec un train d'avance, Friendly Little Finger est l'alter-ego bruitiste et hard de The Blue Mask de Lou Reed, le titre éponyme de l'album quant à lui expose son groove et sa sensualité faite rock où les distorsions de la guitare semblent parcourir un corps nu du pied à la tête. On conclut par le très Mothers Disco Boy où Zappa atteint les bas-fonds niveau vocal et s'amuse d'une page rock qui se tourne.
Après pareil voyage suintant, Zoot Allures (mince alors!) s'impose comme l'album le plus new-yorkais et le plus érotique de Frank Zappa.
Créée
le 9 sept. 2020
Critique lue 374 fois
10 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Zoot Allures
Avec ce disque, Frank Zappa fait un virage à 180° ... fini les incursions jazz ou contemporaines, ici ce que vous aller fleurer, c'est des effluves heavy, bluesy et rocky. La pochette également est...
Par
le 30 août 2021
5 j'aime
Cet album mythique avec sa torture qui n'arrête jamais est loin de nous torturer.En fait Zappa touche ici , encore une fois, à tout ce qui fait de lui l'unique génie qu'il est ! Une autre...
Par
le 19 juil. 2020
4 j'aime
Du même critique
Tromperie sur la marchandise, l'affiche a l'élégance porcine d'un Seul contre tous mais son contenu est en fait une grosse farce guerrière qui ne mérite en aucun cas toutes les accroches putassières...
Par
le 2 avr. 2020
30 j'aime
13
Yi Yi sonne comme le chef d'oeuvre du cinéma taïwanais des années 2000, le film-somme d'un cinéaste parti trop tôt, qui avait encore tant à apporter à l'édifice qu'il avait lui-même bâti au cours des...
Par
le 27 févr. 2011
21 j'aime
4
Tout le monde, à part la bande de camés du coin, pensait le Velvet définitivement enterré dans les limbes de l'insuccès commercial, creusant tellement profondément leur propre tombe qu'ils ne...
Par
le 23 déc. 2011
19 j'aime
2