L’éditeur précise que Christian Perrissin a découvert cette autobiographie chez un bouquiniste. Sauf que quelques recherches suffisent pour comprendre que ce livre n’a jamais existé et son auteur encore moins (pour info, Winston Smith est le héros du « 1984 » de Georges Orwell et ce n’est sûrement pas une coïncidence). En fait on nage en pleine supercherie et j’avoue que ce n’est pas pour me déplaire ! Surtout que cette supercherie fonctionne parfaitement. Oscillant entre les époques, le scénario se révèle très malin, d’ailleurs Perrissin a déjà prouvé avec Kongo et Martha Jane Cannary qu’il est particulièrement à l’aise dans l’exercice de la biographie, qu’elle soit ou pas fictive.
Au-delà du jeu d’illusionniste imaginé par les auteurs, le récit est passionnant et retrace l’ambiance particulière des écoles anglaises pendant la première guerre mondiale. Pénurie d’enseignants, pénurie de nourriture, tension entre élèves, patriotisme exacerbé, etc. Le dessin réaliste de Guillaume Martinez, tout en sobriété, reste pour sa part en permanence au service de l’histoire.
Un premier tome extrêmement prometteur, j’ai hâte de connaître la suite de cette vie inventée de toutes pièces (ou pas).