Les x-men de Claremont. Plus qu'un mythe, qu'une pierre angulaire de l'univers Marvel, il s'agit avant tout de très bonnes histoires qui s'enchaînent à un rythme effréné. D'un scénariste qui a imposé à l'équipe des Uncanny une valse perpétuelle du casting, pourtant dans une apparente stabilité. Je commence par cette introduction car ma lecture exhaustive des Uncanny est pour l'instant arrêté quelques épisodes après la saga des Broods (même si j'ai lu les épisodes où Tornade perd ses pouvoirs par la suite). Ce qui laisse un petit trou avec le présent volume. Et déjà l'équipe à bien changer. Les principaux restent, mais au semi-départ de Cyclope se rajoute désormais celui de Tornade, tandis que Kitty et Wolvi s'absentent un moment dans l'année. Et pourtant l'équipe tient debout car les nouveaux piliers sont présents. Malicia désormais membre cadre de l'équipe, et Rachel à la position plus fragile mais dans un rôle tout de même beaucoup plus important que dans les publications modernes (on comprend alors que Claremont ait tant tenu à la remettre en valeur lors de son second run).


Avec une dizaine d'épisodes, cette année 85 nous emmène par bien des sentiers. Un triptyque haletant nous plonge dans une New York sous emprise démoniaque, ramené dans un temps fantasi-médiéval par l'hideux sorcier Kulan Gath. Un peu court, mais des épisodes qui ont l'étoffe d'un grand arc, malgré une énorme facilité finale qui explique probablement leur manque de réputation. Pourtant, avec ce New York en état de siège, l'ambiance mystique, le concentré de personnages cultes, le ton particulièrement sombre sur fond de sacrifices humains, de crucifixions et de combats fratricides, son lot de scènes fortes [la rencontre avec Magik, l'alliance avec Séléné, le baroude d'honneur de Spider-Man], cette histoire commence l'année de la plus belle des manières.



Ma vie est une croisade contre le mal et ceux qui cherchent à asservir autrui. Certains d'entre nous naissent mutants, d'autres non. Mais au fond, seules comptent la valeur de l'homme et celle de la cause... qu'il embrasse
Mes amis, pour les victimes présentes et à venir de Kulan Gath... pour les rêves qu'il a transformé en cauchemards... VENGEURS RASSEMBLEMENT!



L'autre temps fort de l'album est le numéro double 193. Warpath décide de venger son frère Épervier, tenant les x-men pour responsables de son décès. C'est l'occasion de retourner sur les lieux de sa tragique mort, de constater à quel point l'équipe qui épaulait Epervier a changé, de confronter Xavier à sa conscience, et aussi d'introduire une dialectique entre la moral et la tradition. Laquelle prime sur l'autre? Et quel en est le prix?


Enfin l'évolution des personnages reste évidemment au cœur du travail de Claremont. Dans des développements au long cours, tel Kitty qui a l'âme d'une leadeuse d'après Logan, qui décide donc de l'entraîner en conséquence. Avec aussi Rachel encore traumatisée par son époque, ravagée par ce qu'elle avait dû faire pour survivre, l'intrigue aboutissant à un épisode touchant au 196. Colossus doit quant à lui gérer sa rupture avec Kitty lors de Secret Wars. Et Tornade apprend aussi à vivre sans ses pouvoirs et sans les x-men, retournant en Afrique. L'année se conclura sur 23 pages lui étant consacrés, dans un LifeDeath II au graphisme baroque étincelant par un Barry Windsor-Smith à la maîtrise totale. Mais 1985 c'est aussi l'année où Nemrod s'installe doucement à New York, devenant un symbole de ralliement pour tous les anti-mutants, un ennemi à l'ombre grandissante pour les x-men.



Je suis passé par la vallée de l'ombre de la mort. Tout deux, nous sommes des survivants de l'holocauste... des enfants de l'abîme.



Un album dense, comme de coutume pour les Uncanny X-Men de la grande époque. Les épisodes s'enchaînent avec fluidité, l'ensemble avance et suit une évolution agréable, le tout étant ponctué de grands moments. Encore une réussite...

WeaponX
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le 31 janv. 2018

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