Pour tous ceux qui avaient adoré "It", pour le travail magique de Stephen King sur les souvenirs d'enfance et la manière dont ils fondent notre vie, Naoki Urasawa propose une version actualisée (avec secte tentaculaire et terreur millénariste remplaçant avantageusement le clown-araignée un peu grand guignol de King) de la même histoire. Le premier volume de "20th Century Boys" - clin d’œil à la grande chanson de T. Rex, et hommage au rock comme déclencheur de notre éveil au monde - nous ballade avec une intelligence constante entre un présent trivial et menaçant (les piètres adultes que nous sommes devenus, face à un monde oscillant entre banalité insupportable et cruauté incompréhensible) et un passé - notre enfance, donc - pas si idyllique que cela, mais dans lequel tout était encore possible. Tout ceci est régulièrement bouleversant - on y retrouve facilement les échos, à peine déformés, de nos propres vies -, mais surtout incroyablement excitant, tant ces 200 premières pages d'un manga considéré au Japon comme "essentiel" débordent littéralement de potentiel imaginaire. Déjà addictif ! [Critique écrite en 2008]