Lâcheté et mensonges
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Le 14ème tome de "20th Century Boys" renferme l'une des scènes les plus impressionnantes de la série (la fameuse scène originelle - de la naissance d'Ami ? - dans le laboratoire de biologie en 1971 -), qui permet une fois de plus de constater la force unique de la mise en page et du dessin de Urasawa, qui pétrifie son lecteur en une petite dizaine de pages aussi parfaites que terrifiantes.
Mais, Urasawa ne serait pas Urasawa s'il ne minait pas immédiatement cette découverte essentielle du doute qui ronge en profondeur son œuvre : pouvons-nous croire ce que nous avons vu, puisqu'il ne s'agit que de la récréation scientifique (dans le simulateur d'Ami) de souvenirs ? Pouvons-nous croire notre propre mémoire, lorsqu'elle nous renvoie les échos - enchanteurs (l'odeur de l'air estival quand on court dans les champs) ou cauchemardesques (l'obscurité des couloirs d'un collège qui abrite bien pire que des fantômes) - de notre enfance, de nos premières amitiés, de nos premiers serments et de nos premières trahisons ?
Et "20th Century Boys" poursuit son chemin dévastateur dans notre conscience, thriller incomparable - quel suspens ! - autant que roman inégalable d'initiation et de désillusion.
[Critique écrite en 2008]
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Créée
le 11 mars 2016
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