Lâcheté et mensonges
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Plus on s'approche de la conclusion de "20th Century Boys", plus une certaine angoisse nous envahit : comment Urasawa bouclera-t-il son chef d’œuvre (d'autant que l'on sait les problèmes de santé qui l'ont obligé à interrompre la saga, avant de la conclure quelques années plus tard) ? Comment éviter l'inévitable, la déception, le manque ? Urasawa dénoue peu à peu les fils de son écheveau de fictions et de personnages, démontrant son contrôle absolu sur sa construction, puisque chaque pièce, une fois révélée, tombe parfaitement à sa place : ici, on découvre le rôle de Croa Croa (très beau personnage, soit dit en passant, complexe et émouvant), et ce qui s'est passé à l'usine en feu, mais on retrouve aussi les diaboliques et hilarants jumeaux tortionnaires Y et M, et surtout on découvre la vie de jeune couple de Kiriko et Fukube. La partie la plus faible de ce tome est d'ailleurs tout ce qui a trait à Kiriko, dans la mesure où Urasawa n'est pas encore parvenu à (n'a pas encore voulu ?) rendre vraiment compréhensible, du point de vue humain, son rôle au sein des plans d'Ami... Ce qui fait que l'on peut se demander si les personnages féminins sont ce que Urasawa maîtrise le mieux. Par contre, le face à face entre Kanna et Ami (le même ? un autre ?), et surtout le flashback glaçant qui clôt le livre, avec l'abîme d'interrogation qu'ouvre le "double garçon masqué", montre qu'Urasawa, le scénariste comme le "metteur en scène", est toujours à des hauteurs inouïes. [Critique écrite en 2008]
Créée
le 11 mars 2016
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